Un opéra qui vaut le détour !
Par Lynda Ouellet
Une première, l’Opéra de Montréal présente, depuis le 16 novembre, Hamlet d’Ambroise Thomas.
Sous la direction de l’excellent chef Jacques Lacombe, les musiciens de l’Orchestre métropolitain accompagnent les chanteurs lyriques pour l’interprétation de la pièce de théâtre tragique créée par Shakespeare en 1851 et adaptée en 1868 par Ambrose Thomas, compositeur renommé.
Bien sûr, trahison, amour, mort !
Que serait un opéra sans drame, pleurs, amour et trahison ? Pour résumer la pièce, Hamlet apprend que le roi Claudius, nouvel époux de Gertrude (mère d’Hamlet), a assassiné son père. Dès lors, sous l’impulsion du spectre de son père, la vengeance d’Hamlet devient son leitmotiv.
On en rajoute, le père d’Ophélie (l’amoureuse d’Hamlet) est complice également. Aveuglé par la vengeance, Hamlet chasse Ophélie. Errante, Ophélie se noie de chagrin.
La fin est tragique, Hamlet tue le roi, envoie sa mère aux limbes et se proclame alors roi du Danemark.
Les voix, la musique et le théâtre, mélange amoureux!
Il faut beaucoup, beaucoup d’années, de technique vocale, d’apprentissage des langues, de travail scénique pour devenir un chanteur lyrique de haut niveau.
Élliot Madore (Hamlet), Sarah Dufresne (Ophélie), Karine Deshayes (La Reine Gertrude), Nathan Berg (Claudius), Antoine Bélanger (Laërte), Rocco Rupolo (Marcellus), Alexandre Sylvestre (Horatio), Matthew Li (Polonius) et Alain Coulombe (Le Spectre) s’inscrivent dans ce registre des élus.
Profondeur, voluptuosité, richesse, puissance, finesse, imposante, vibrante, angélique, théâtrale, autant de qualitatifs attribués aux voix de ces artistes.
Mentionnons également que la langue chantée est le français et traduite sur écran en anglais, ce qui facilite la compréhension de l’histoire.
Metteur en scène, décors, costumes et éclairages, remarquable!
Aller à l’opéra, c’est être plongé dans un environnement dicté par des décors imposants, mobiles et surprenants, par des costumes fabuleux qui servent d’écrin aux sublimes voix des chanteurs lyriques.Ajoutez les musiciens de l’OM, c’est le nec plus ultra. C’est le cas pour Hamlet!
Nous avons adoré l’éclat donné par la mise en scène d’Alain Gauthier dans ce décor lugubre pour cette grande scène qu’est la salle Wilfrid-Pelletier.
Une finale époustouflante!
D’une durée de 2h50 en cinq actes, Hamlet aura su captiver l’audience. Chapeau à Élliot Madore pour son rôle majestueux et magistral. Et le clou de la soirée, c’est la scène de la folie avec Sarah Dufresne, soprano colorature. Un courant électrisant a parcouru la salle lors de la prestation de la chanteuse. Un moment magique!
Pour voir Hamlet – Thomas, la troupe se produira trois autres fois à Montréal, empressez-vous de réserver votre billet pour cette expérience totalement unique.
Crédit photo: Gabriel Talbot