un magazine web axé sur la culture d’ici

Gregory Porter à la Maison Symphonique : plein d’amour!

Critique du spectacle de Gregory Porter au Festival de Jazz de Montréal

Gregory Porter FIJM
Page Facebook de Gregory Porter

Par : Annie Dubé

Dès les premières notes, le chanteur Gregory Porter et ses six musiciens, sur la scène de la Maison Symphonique, nous ont atteints droit au cœur lors de leur prestation dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Sa voix, pleine de coffre, a traversé la colonne vertébrale des spectateurs.

Joueur, il a fait vibrer le public avec la puissance de son chant, accompagné de ses petits bondissements amusés, ses claquements de mains et son sourire contagieux. Pourtant, il a aussi su nous émouvoir, avec tout l’amour – ou peut-être la quête d’amour – de cet artiste qui en demande.

Comme un petit big bang musical ou un big band de petit format, ils ont occupé la scène avec présence et bonheur, tout au long du spectacle. Tant son saxophoniste, son contrebassiste, son trompettiste, son pianiste, son claviériste et que son percussionniste étaient heureux comme lui de retrouver la scène. Il nous a d’ailleurs rappelé que pour les musiciens, cette période en est une de réunion avec le public, qui lui a grandement manqué durant les dernières années.

De l’amour en musique

« Si l’amour est surestimé, donnez-moi du surestimé », chantait-il. Je pense bien qu’il en a reçu une bonne dose entre ses ovations. Un moment particulièrement larmoyant s’est fait sentir dans le public lors de Water Under Bridges, une chanson qui, à l’origine, était au sujet d’une peine amoureuse. Il nous a raconté que son frère lui a dit de passer à autre chose, des paroles qui se retrouvent dans cette chanson, qui a toutefois pris une toute autre tournure lors du décès de celui-ci pendant la COVID. Il la chante désormais en pensant aussi à celui qui lui a dit de passer à autre chose… On a senti les sanglots retenus chez certains voisins de sièges, une émotion saisissante partagée par l’autrice.

Purement jazz dans sa palette variée, cette soirée était une explosion de toutes les saveurs, de toutes les émotions. Il n’y a pas à dire, l’homme au chapeau a fait résonner son amour d’un bout à l’autre de la Place des Arts. Comme il dit si bien dans sa chanson No Love Dying : il n’y aura pas d’amour qui meurt ici. Effectivement, il a pris naissance dans le cœur de plusieurs.

Une voix mémorable, une synergie à la fois estivale et quatre saisons. Voilà un spectacle d’amour, c’est-à-dire, un spectacle réussi!

Crédit photo de couverture : Page Facebook de Gregory Porter/@Karelu

Vous pourriez être intéressés par ces articles :

La 3e Symphonie de Mahler par l’Orchestre de l’Agora : profondeur, quand tu nous tiens

Sigur Rós à la Place des Arts : là où il fallait être