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Gala de l’ADISQ 2019

L’ADISQ : Une soirée consacrée à l’émergence 

© Martial Genest/MatTv.ca

Par :  Mylène Groleau

Une soirée festive nous attendais à la Salle Wilfried Pelletier de la Place des Arts de Montréal en ce dimanche 27 octobre pour célébrer la musique dans tous ses styles. Le 41ième Gala de L’ADISQ a prit place sous l’animation qui avait été, une fois de plus, offerte à Louis-José Houde qui compte à son actif déjà 14 éditions. Suivant le tapis rouge qui lui, était tout simplement époustouflant et flamboyant, la soirée a débutée sous un numéro d’ouverture de Loud, Souldia, Sarahmée, Fouki, et Koriass. Une scène lumineuse et électrisante les a accueillie. Ils nous ont démontré et prouvé, par leur style musical, que le rap est devenu de plus en plus présent sur les scènes québécoises. Que de faire de la place à la nouveauté artistique était important.  C’est d’ailleurs ce style émergent qui a détonné toute la soirée.

Louis-José Houde a été grandement acclamé lors de son entrée sur la scène. Dès son apparition, il a clamé : «qu’il est huit heures et quatre et Mario Pelchat est déjà en tab..» Rappelant du coup la controverse de l’an dernier.

Pour souligner les déboires de l’an dernier concernant Hubert Lenoir qui s’était introduit un Félix dans le «faciès», Louis-José mentionne que «C‘était drôle, mais, une fois!» en rajoutant : «Je ne peux pas croire que je commence le show en disant de ne pas se rentrer le prix quelque part».

Il enchaîne en nous expliquant le prix de la rançon de la gloire. Y allant d’une description d’une série de rencontres plutôt amusantes avec le public ou certains artistes.

Il n’a d’ailleurs pas laissé échapper la liste des exigences de Fouki pour sa loge. Celui qui est passé de fond de salle l’an dernier aux premières rangées cette année.

Au piano, Ariane Moffat a laissé aller ses doigts sur les notes blanches et noires du piano durant une prestation humoristique de Louis-José qui se remémorait des souvenirs d’une institution québécoise qui nous a quittée cette année. Soit, MusiquePlus qui a dû fermer ses portes après 33 ans de services. Un échange entre les deux, se rappelant et remerciant les bonnes années avant la toute fin de ce monument de la musique.

Interprétations de la soirée

Des prestation tout au long de la soirée nous fûrent présentées. Marie-Mai a interprétée Trahison sur ma peau en première partie des interprétations. Ariane Moffat et Les Louanges nous ont offert la prestation suivante. Suivi du duo Alexandra Stréliski au piano et Elisapie tout en chanson. Une prestation remplie d’intensité. Les Trois Accords, quant à eux, nous ont interprétés Ouvre tes yeux Simon. Une prestation colorant la foule autant sur la scène que dans l’auditoire. Un numéro dynamisant. Ginette Reno, pour sa part, nous a interprété une chanson, avec sa voix unique, grandiose et vibrante. Accompagnée par un chœur d’enfants des Petits chanteurs du Mont-Royal, intensifiant cet instant de grande performance.

Les lauréats de la soirée

La première nomination de la soirée : Album de l’année adulte contemporain fût présentée par  l’intemporelle Lara Fabian.  À jamais de Ginette Reno fût nommé l’album gagnant. Dans toute son élégance, elle est venue chercher son prix très émue. Tout en cherchant ses mots, elle a tenue à préciser que les artistes sont tous des gagnants. Tenant aussi à remercier son amie Diane Juster puisqu’il y a 40 ans, elle lui a sauvé la vie en lui offrant la chanson  Je ne suis qu’une chanson.

L’album de l’année Rap a été présenté par Cœur de Pirate. S’actualisant de sa tenue vestimentaire au style Rap qu’elle est venue présenter. Coiffée d’un chapeau, kit relaxe et lunette, elle a remis le Félix à Alaclair Ensemble avec son album Le sens des paroles. Félicitant du coup les autres nominés en mentionnant que la catégorie en était une sacrée belle cette année.

Hubert Lenoir est, quant à lui, venu présenté La révélation de l’année qui a été remportée par Alexandra Stréliski. Mentionnant qu’il y a eu de beaux albums de femmes qui se sont présentés cette année. Remerciant aussi d’avoir pu rejoindre autant de cœurs.

Joséphine Bacon et le chef  Ghislain Picard, fiers dignitaires de la 1ère remise d’une grande nouveauté pour les membres de la Première Nation, sont venus présenter la remise du Félix à l’Artiste Autochtone de l’année. Le lauréat de ce 1er prix est Florent Vollant. S’adressant dans sa langue pour présenter ses premiers remerciements, puis, à l’auditoire en français afin de féliciter les autres nominés, eux aussi montés sur scène pour le rejoindre. Il a tenu à préciser qu’en ce moment historique, ils sont tous gagnants. Et, ajoutant qu’ils «ne sont pas ici que par ce qu’ils sont autochtones, mais bien car ils sont bons aussi.»

Pierre Lapointe, autant coloré que la prestation des Trois Accords nous a fait une «petite montée de lait» en lien avec le vol des multinationales exemptées d’impôts. Il a demandé de s’unir pour martelé le gouvernement pour obtenir justice envers les multinationales ainsi qu’à la création de nouveaux contenus Canadiens. «Je sais pas vous, mais ma contribution vaut plus que 500$» Expliquant sa mince recette de 500$ sur Spotify contre un million d’écoute pour une de ses chansons. Puis, reprenant son calme, il a remis le prix de l’Album de l’année pop dont la récipiendaire est Cœur de Pirate pour son album En cas de tempête, ce jardin sera fermé.

Pour remettre l’Album Folk de l’année, Charlotte Cardin et Salomé Leclerc sont montées sur scène et ont décernées le prix à Fred Pellerin pour son album Après. Il a présenté fièrement ses remerciements, le bonheur qu’il ira partager son prix au bureau de poste de St-Élie de Caxton dès lundi matin: «Car les fiertés partagées, sont bien plus grandes que les fiertés qu’on garde pour nous autres«.

France Beaudoin et Philippe Fehmiu ont remis le prix du Spectacle de l’année auteur-compositeur-interprète. Le lauréat étant Michel Rivard avec son spectacle L’origine de mes espèces. Les remerciements ont grandement dépassés le temps alloué.

 

Debbie Lynch-White est venue présentée la catégorie Auteur(e) ou compositeur(trice) de l’année dont la lauréate est Alexandra Stréliski. Debbie a tenue à souligner la célébration du 90ième anniversaire de la composition La cuisinière de la première auteur-compositrice-interprète québécoise de La Bolduc. Pour sa part, Alexandra a remercié ses parents pour lui avoir offert le privilège de lui avoir fait découvrir le classique et le piano.

Le dernier segment de la soirée est attribué par l’Académie et le public qui étaient invités à voter pour ses artistes favoris dans les 4 catégories suivantes:

Groupe de l’année, Chanson de l’année, Interprète féminine de l’année et Interprète masculin de l’année

Louis-Jean Cormier et Patrick Watson ont présenté le Félix Groupe ou duo de l’année. Celui-ci a été remis au groupe Bleu Jeans Bleu. Chapeauté de grands chapeaux bleus, les remerciements ont été dignement fait.

Richard Séguin est venu présenté, quant à lui, La chanson de l’année. Dans un texte plus sobre, il s’est, lui aussi, permis de souligner l’importance de notre culture musicale. La gagnante de la longue liste du Félix de la Chanson de l’année : Des p’tits bouts de toi de Roxane Bruneau. La liste des remerciements était aussi longue que la liste des nominés. Remerciant aussi au passage ses cocos. Consciente de son succès grandissant en grande partie grâce à son auditoire fidèle depuis ses débuts, il y a 5 ans, sur les réseaux sociaux.

L‘Interprète féminine de l’année a été remis à Cœur de Pirate. Émue, surprise et espérant toujours être une bonne interprète féminine mais surtout pour sa fille.

Et, l’Interprète masculin de l’année a été remis à Loud. Se considérant comme l’interprète masculin le plus relaxe de la soirée. Il a d’ailleurs tenu à partager son prix avec ses fidèles collaborateurs montés sur scène avec lui.

Louis-José Houde a tenu à offrir une main d’applaudissements à David Laflèche et ses musiciens  qui ont accompagnés les artistes tout au long de la soirée. Pierre Lapointe pour son éloquence, et Ariane pour son élégance. Remerciant aussi le public et les artistes. Somme toute, une édition bien réussie. Deux grandes gagnantes : Alexandra Stréliski et Cœur de Pirate qui repartent avec deux statuettes chacune.

MatTv a eu le loisir de s’entretenir avec quelques célébrités. Voici un aperçu:

Entrevue avec Roxanne Bruneau

Selon vous, au bout de ces 5 années qui viennent de s’écouler, à quoi ou à qui serait attribuable cet aboutissement que vous pouvez tenir fièrement aujourd’hui?

«Mes cocos. Les gens qui me suivent, qui m’appuient. L’amour du public. On en a la preuve ce soir. J’ai une armée. Ça n’a juste aucun sens. Je les aimes»

J’avais eu le plaisir de vous couvrir lors du Festival International des montgolfières de St-Jean et effectivement, votre public manifestait amplement son admiration.

«Effectivement, ho oui, je m’en rappel.»

Avez-vous des projets professionnels sur la table, en préparation?

«Je suis actuellement encore et toujours en tournée. J’adore cela. J’ai aussi un deuxième album sur la glace, ben là, c’est rendu dans le four. Avec mon réalisateur Mathieu Brisset, à qui reviens aussi la chanson de l’année. C’est important de le souligner. Pour mon public, je continue de travailler sur le web parce que c’est de là que je suis partie et je n’ai pas envie de cracher là-dessus car maintenant les médias traditionnels m’acceptent. Je veux vraiment faire 50-50, être partout à la fois, perdurer dans le temps»

Sans vouloir être trop indiscrète. Au point de vue personnel?

«Moi et ma blonde sommes fiancé mais on a pas la date de mariage parce que je suis en tournée et ça n’a pas de bons sang. Je ne veux pas me marier sur le coin d’une table juste pour me marier. Je veux faire quelques chose qui soit digne, symbolique»

Bonne chance pour la continuité des choses!

Entrevue avec Mathieu Lafontaine, alias Claude Cobra de Bleu jeans Bleu

D’abord, je tiens à vous féliciter. Récipiendaire du Groupe de l’année! Vous détenez votre Félix. À qui ou quoi vous l’attribuez?

«J’ai l’impression que ça vient de l’adoption du public. Cet été, depuis la chanson Coton ouaté, on dirait qu’on s’est comme taillé une place de choix dans la vie des gens, ce n’était pas prévu, c’était pas calculé dans le sens que tu ne peux pas forcer ça. C’est arrivé et j’ai l’impression que c’est un peu ça, mais, je sais pas. J’ai de la misère à trouver à quoi il faut l’attribuer»

La chanson est donc arrivée au bon moment

«Oui. mais en fait, «arrivé» c’est un bien grand mot. La chanson Coton ouaté est arrivée à un bon moment. Parce que nous ont est arrivé il y a 6 ans. Ça fait longtemps qu’on roulent, qu’on fait nos choses. Ce qui fait, qu’arrivé à cette reconnaissance-là, subite, qui est vraiment plus grande que là où c’était y’a un an. Tout l’été on a fait: «Wo… Qu’est-ce qui se passe?» Et là, ce soir c’est «Ben voyons donc, c’est tu vraiment en train d’arriver?» On est pas mal sur un nuage depuis 6 mois. C’est surréaliste ce qui est en train de se passer. Mais c’est d’autant plus l’fun sachant qu’on a notre expérience dans le corps. Qu’on travaille. Qu’on est habitué. On a une famille de musiciens qui fait ça. Je pense que ça arrive à point. Si ça serait arrivé au début, ça aurait été différent. Mais là, c’est malade»

Avez-vous d’autres projets?

«Là, on a tellement de spectacles de programmés, on est en tournée. On va aller mener ce projet-là au bout. On va faire de la route. On va aller se promener. On va aller faire des shows c’est pas mal ça le projet.»

On souhaite donc à votre public de vous croiser sur la route de vos projets et continuez d’avoir du succès!

«Merci!»

Entrevue avec Louis-José Houde

Premièrement, félicitations pour votre soirée. maintenant que c’est terminé, êtes vous satisfait?

«J’ai trouvé que les remerciements étaient concis, étaient efficaces. J’ai aimé les interventions de Pierre Lapointe, de Richard Séguin. Je trouve que les présentateurs étaient efficaces bref, dans le ton. Pas seulement moi, mais la machine a bien roulée. Pour moi c’était une très bonne cuvée cette année»

Il y aura une prochaine année comme animation? Une 15ième édition?

«Aucune idée. Je ne décide jamais. Y’a jamais eu de contrat 3 ans, 2 ans. C’est un par un. Ils m’appellent au mois de janvier. «Ouin!? Jusqu’en février. Pis là en février… ouin!?» Mais cela dit, j’adore ça. C’est très demandant mentalement même si ça l’air de pas grand chose. En fait. c’est pas grand chose, mais ça me prend beaucoup d’énergie.» 

En souhaitant vous retrouvez à nouveau l’an prochain. D’ici là, bon repos et félicitations encore.

«Merci»

Crédit photo © Martial Genest/MatTv.ca