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FTA : programmation dévoilée

Douzième édition du festival avant-gardiste

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© Michael Slobodian

Par : Sébastien Bouthillier

Le Festival TransAmérique présentera 25 spectacles entre le 23 mai et le 7 juin prochains. Martin Faucher, le directeur artistique, a régalé les éclectiques à l’affût des nouvelles tendances chorégraphiques et théâtrales lors du dévoilement de la programmation à la SAT mardi soir.

Parmi les quatre incontournables, deux spectacles de 4 h 30 captent l’attention.

Kings of War, la première tragédie magistrale de l’ère Trump, accaparera les planches pour soulever la question indissoluble dans le cynisme : comment gouverner dans le monde post-politique actuel? Maintenant que l’exercice du pouvoir se réduit à la volonté de puissance et aux chassés-croisés dans l’ombre des coulisses, le dramaturge néerlandais Ivo van Hove convoque Shakespeare trois fois pour condenser Henri V, Henri VI et Richard III.

« Aujourd’hui, il me semble clair que nous sommes en quête d’une nouvelle manière de gouverner », constate le maître d’œuvre de cette pièce iconoclaste mobilisant 14 comédiens exaltés.

Gurshad Shaheman prépare l’autre marathon du festival. Pourama Pourama prévoit d’ailleurs que les spectateurs soupent lors d’un entracte, le FTA fournit le repas! « Il y a quelque chose de primitif dans le fait de se toucher, de boire, de manger ensemble », selon l’Iranien qui livrera intimement le récit de son existence. Entre son père silencieux et les effluves de la cuisine de sa mère, déboulera son adolescence en exil. En partageant la nourriture avec lui, qui renonce à sa pudeur, le public devient son complice.

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© Anne-Sophie Popon

Betroffenheit, c’est la stupeur, la consternation! Imaginons le premier spectacle joué par les rares survivants d’un cataclysme. Avec le dramaturge Jonathon Young et la chorégraphe Crystal Pite, danse et théâtre se répondent convulsivement. La pièce relate le cauchemar d’un être frappé d’un syndrome post-traumatique en quête d’un monde, le sien, qui ait du sens. Dans une ambiance de cabaret, l’atmosphère oscille entre macabre et carnaval.

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© Michael Slobodian

L’hallucinant cinéaste Matthew Barney, ex-mari de Björk, nous transporte en Islande avec Valdimar Jóhannson et Erna Ómarsdóttir pour Union of the North, un film égratignant l’image idyllique des époustouflants paysages septentrionaux de l’île. Plutôt, des noces frigorifiques sont célébrées dans la fureur criarde d’un casse-croûte de centre commercial… le rite de passage devient aussi trivial qu’une danse tribale fiévreuse.

1_Union-of-the-North_©_tire-du-film_2 © Gracieuseté FTA

« Nous prenons allègrement l’entière responsabilité de demain », assument les artisans du FTA en citant le manifeste du Refus global. D’ailleurs, avant le 23 mai, le gouvernement québécois aura dévoilé sa nouvelle politique culturelle…

Texte révisé par : Annie Simard