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Une soirée riche en folk au FIJM!

Basia Bulat et The Tallest Man on Earth au Métropolis

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© Valérie Gay-Bessette / Spectra

Par : Sara Avakian

Jeudi dernier, le Festival international de jazz de Montréal nous a concocté un beau programme double à saveur folk au Métropolis. À l’horaire : l’auteure-compositrice-interprète folk canadienne Basia Bulat, et le Suédois Kristian Matsson, mieux connu sous le nom de scène The Tallest Man on Earth.

À peine revenue de Suisse où elle a joué dans le cadre du Montreux Jazz Festival, Basia Bulat semblait ravie de retrouver le public de sa ville d’adoption au Métropolis. Elle est entrée sur scène à 20 h 30, tout sourire et vêtue d’une jolie robe et d’une cape ornée de paillettes dorées. Elle rayonnait figurativement et littéralement. La chanteuse a entamé son set avec Let Me In, de son plus récent album dont elle nous a parlé plus tôt cette année, un premier morceau qui a donné le ton à la suite puisqu’elle a enchaîné avec cinq autres chansons tirées de ce 4e opus avant de piger dans le reste de son répertoire.

©2016_valerie gay-bessette_festival de jazz de montreal_basia bulat_01© Valérie Gay-Bessette / Spectra

La pop de Good Advice a été bien reçue par le public, particulièrement sur les rythmées Infamous et Fool, mais ce sont ses pièces aux accents plus folk, comme Five, Four, qui m’ont le plus captivée. C’est pendant ces segments solos, durant lesquels Bulat joue de la guitare, de l’autoharpe, du clavier ou du ukulélé, qu’on peut vraiment voir et apprécier toute l’étendue de son talent. Sa versatilité. Les subtilités de son inimitable voix, à la fois douce et puissante, et le contrôle qu’elle a de celle-ci.

Juste avant d’interpréter sa dernière pièce It Can’t Be You, l’auteure-compositrice-interprète a pris le temps de saluer et de remercier The Tallest Man On Earth, avec lequel elle avait déjà joué plusieurs spectacles, dans un touchant et court discours. Une belle façon de mettre la table pour le set qui s’en venait.

©2016_valerie gay-bessette_festival de jazz de montreal_basia bulat_13© Valérie Gay-Bessette / Spectra

Quelques minutes après 22 h, c’était au tour de Kristian Matsson de nous montrer de quel bois il se chauffe. Son groupe et lui ont lancé le bal avec Wind and Walls avant de s’adresser à la foule. « Désolé, mon français est terrible », s’est excusé le chanteur après nous avoir dit un petit bonjour dans la langue de Molière. « Mais je ne pense pas que vous soyez doués en suédois non plus, donc faisons un compromis! », a-t-il ajouté à la blague.

Connaissant davantage les chansons que la personne derrière le sobriquet The Tallest Man on Earth, je m’attendais de voir un homme réservé, mais c’est bien tout le contraire qu’on a vu au Métropolis! L’auteur-compositeur-interprète s’est souvent adressé au « sweet people of Montréal », que ce soit pour nous dire de bien écouter parce que la chanson qui suit est douce, pour louanger sa bonne amie Basia Bulat, ou raconter quelques anecdotes, comme la fois où il a oublié qu’il était l’auteur de Burden of Tomorrow. Oui, c’est réellement arrivé.

Mattson n’hésitait pas à occuper la scène non plus : il sautillait et se rendait aux côtés de la scène pour se rapprocher du public chaque fois que l’occasion se présentait. Ses nombreux changements de guitares ajoutaient aussi un certain rythme et mouvement au spectacle.

©2016_valerie gay-bessette_festival de jazz de montreal_the tallest man on earth_14© Valérie Gay-Bessette / Spectra

Côté musique, le Suédois est loin d’avoir déçu son public. Il a enchaîné près d’une vingtaine de titres, un cocktail de chansons tirées de ses quatre albums. Certaines ont été jouées avec son band et les autres en solo. Comme dans le cas de Bulat, j’ai eu un faible pour ces moments où seul Matsson était sur scène. Ce n’est pas tout le monde qui, seul avec une guitare, pourrait envoûter une salle de la taille du Métropolis, mais Kristian Matsson a relevé le défi haut la main. The Tallest Man on Earth est, en fait, pas le plus grand, mais il est un grand artiste. La précision avec laquelle il joue de la guitare vaut presque le prix du billet à elle seule!

Parmi mes moments forts du concert : le chant du public sur Love is All, l’interprétation de sa plus récente chanson Time Of The Blue et l’énergie qui animait la foule durant King of Spain.

Pour son dernier morceau, l’auteur-compositeur-interprète a invité Basia à chanter en chœur avec le reste de son groupe. Une parfaite façon de terminer cette soirée folk au Métropolis.

Crédit photo : © Valérie Gay-Bessette / Spectra

Texte révisé par : Annie Simard