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En toute simplicité avec Safia Nolin

Trois spectacles Unplugged tristes pour Noël

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©Martial Genest/MatTv.ca

Par: Sophie Dumont

En collaboration avec Maxime D. Pomerleau

C’est en ce mercredi 14 décembre que s’est tenu le premier des « Trois Spectacles Unplugged Tristes pour Noël » de Safia Nolin à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Situé dans le vieux port de Montréal, ce lieu de culte, dont la richesse architecturale est en elle-même une œuvre d’art, se prêtait à merveille à la version acoustique du spectacle de Nolin.

Éclairée par plus d’une centaine de lampions qui ajoutaient au concept chaleureux et tamisé de la performance, la vedette montante du Québec s’est présentée humblement à son auditoire. Malgré l’abondance des personnes présentes dans l’église, un silence solennel régnait, signant ainsi l’admiration ou devrais-je dire l’adoration presque tangible du public.

Une atmosphère chargée d’émotions

Par l’entremise d’une candeur des plus naturelles, d’une sensibilité à fleur de peau et de l’expression d’une certaine vulnérabilité qui la rend si humaine et authentique, Safia a su créer une atmosphère chargée d’émotions.

Tous entassés sur les bancs de l’église avec pour seule délimitation l’épaisseur des manteaux d’hiver, plus de 300 inconnus se tenaient côte à côte et cuisse à cuisse dans une ambiance paisible et fraternelle. La performance rappelait la messe de minuit ou celle d’un feu de camp étant donné la lueur des chandelles et les douces notes de guitare sèche magnifiquement jouées par Safia et son ami Joseph Marchand.

Effectivement, le membre du duo Forêt a accompagné Nolin à la guitare pendant la majorité du spectacle qu’ils ont entamé en toute complicité avec la pièce La Laideur. L’auteure-compositrice-interprète a ensuite mentionné qu’elle présenterait « des chansons tristes d’autres personnes » pour ensuite jouer « des chansons tristes de Noël ».

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Un duo émouvant 

L’un des moments forts de la soirée a été la présentation de la pièce Entre l’ombre en et la lumière, chanson que l’artiste a interprétée avec sa sœur. Il a d’ailleurs été étonnant de constater à quel point la voix de celle que Safia qualifie affectueusement de « grosse conne » est similaire à la sienne. Les reprises des pièces Calvaire du groupe La Chicane, ainsi que de Loadé comme un gun d’Éric Lapointe, ont également été des plus bouleversantes. Teintée d’une douceur mélancolique déconcertante propre à Nolin, la reprise de la chanson populaire des années 90 C’est zéro de Julie Masse a également fait monter d’un cran l’émotivité de l’auditoire.

Plongés dans l’esprit de Noël

À la suite de ces performances, se sont enchainés des cantiques de Noël dont l’un a été interprété par la soprano Anna Frances Meyer. Vêtue d’une robe de satin vert forêt et ornée de bijoux étincelants, la moitié du duo rock Les Deuxluxes a livré une puissante prestation d’opéra du haut du jubé. Ce second moment fort de la soirée rappelait la tradition de Noël, nous plongeant ainsi dans la magie et l’esprit des Fêtes.

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Un amour de Safia

Faisant preuve d’une grande autodérision et de beaucoup d’humour, Safia a, au grand plaisir des premières rangées de l’auditoire, raconté plusieurs anecdotes personnelles qui ont créé un engouement général. Puisqu’il n’y avait aucun micro, il a malheureusement été impossible pour plusieurs personnes situées à l’arrière de la salle de saisir tous les propos de l’artiste. Projetant sa voix de manière plus forte lors des pièces musicales, la jeune femme se montrait un peu plus timide entre les chansons et il était parfois difficile de bien la comprendre.

Outre ce léger bémol, il a été possible pour tous de constater le talent exceptionnel de la récipiendaire du Félix de la Révélation de l’année du gala de l’ADISQ 2016, ainsi que du caractère si attachant de cette dernière.

Qu’elle soit vêtue d’un chandail de Gerry Boulet, d’une robe à paillettes pour le Journal Voir ou d’une veste de laine, Safia Nolin, dans toute sa simplicité et son authenticité, est adorée par tous.

Ne change surtout pas Safia, on t’aime comme tu es… même quand tu sacres dans une église !

Crédit photo : Martial Genest/MatTv.ca

Texte révisé par : Ho-Chi Tsui