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Dweezil Zappa subjugue la Place des Arts!

Une expérience déroutante et enivrante

Dweezil Zappa
Crédit photo : page Facebook de l’artiste

Par : Serge Guay

Dweezil Zappa revient à Montréal, cette fois-ci avec sa tournée Rox(Postroph)y, pour nous livrer principalement des pièces tirées de deux des albums marquants de la carrière de son illustre papa Frank Zappa, Roxy & Elsewhere et Apostrophe.
L’aura de Frank Zappa semble bien habiter le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, rempli à capacité par un public anxieux et fébrile de la soirée à venir. Ses cinq musiciens entrent en scène pour y entamer Filthy Habits, L’enfant du prodige, Dweezil Zappa, les rejoint sous un tonnerre d’applaudissements. La populaire Don’t eat the yellow snow, pièce d’ouverture de l’album Apostrophe, est ensuite lancée. Avec ses salutations de bienvenue, M. Zappa nous indique qu’il a en main l’authentique guitare Gibson SG utilisée par son père tout au long de sa carrière. Rapidement l’humour omniprésent aux textes est totalement appliqué à la présence scénique des musiciens par une délirante gestuelle tordue.

Théâtre Maisonneuve
Crédit photo : page Facebook de l’artiste / Greg Logan

Nous est livrée ensuite la pièce Montana qui nous dévoile l’évidente chimie entre chaque musicien. Pour la chanson Cosmik Debris, est invité sur scène le talentueux guitariste canadien et montréalais d’adoption Ariel Posen. Un impressionnant solo à trois guitares habite la chanson et transperce chacun de nous. L’univers de Frank Zappa n’est vraiment pas une musique de consommation commerciale. C’est plus comme une symphonie incontrôlable où des notes sont lancées dans tous les sens, puis ramassées pour être brillamment redistribuées. Une pièce musicale inédite nous est livrée comme un cadeau hautement apprécié de la foule, tout comme notre hymne national Oh Canada, interprétée au gazou où nous nous somment tous, par cette fierté qui nous habite, levé debout. Ce délire se continue avec des versions hilarantes des chansons Hello de Lionel Richie ainsi que Livin on a prayer de Bon Jovi jouée avec un appel à canards.

Après cette hilarante pause, Dweezil Zappa mentionne qu’il est depuis son adolescence grand fan du groupe Van Halen, et le titre Push comes to shove est respectueusement servi. Suit la splendide Punky’s Whips qui laisse toute la place à M. Zappa pour étaler sa superbe dextérité à la guitare avec un renversant solo. Le spectacle s’achève avec Zomby woof. La foule en redemande et est récompensée avec Uncle Remus et I’m the slime.

Place des Arts
Crédit photo : page Facebook de l’artiste

Comment décrire ou discerner la musique de Frank Zappa? Je me lance! Je la décrirais comme un jazz torturé par de lourdes et mélodieuses guitares électriques, des batteries martelées, des basses percutantes, agrémentées de cuivres et de claviers aux mélodies inventives et exploratrices. Bien que la musique de Frank Zappa ne soit pas des plus accessibles, elle n’en est pas moins qu’une expérience aussi déroutante qu’enivrante. Et ce fut livré en spectacle avec brio par fiston et sa bande!