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Alex Nevsky : Pop Amoureuse

Critique d’album: Himalaya mon amour

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Par Maxime D.-Pomerleau

Le 27 août sortait sur les rayons une petite bombe sonore qui s’est rapidement transformée en nouvelle obsession : le deuxième album en carrière d’Alex Nevsky, Himalaya mon amour. L’auteur-compositeur-interprète originaire de Granby signe l’une des meilleures galettes lancée dans la musique pop francophone cette année.

Avec son premier album De lune à l’aube j’avais l’impression qu’Alex Nevsky se cherchait un peu, surfait sur la vague pop nostalgique hispter et même si je suis une petite romantique finie, ses textes parfois fleur bleue m’interpellaient plus ou moins.

C’est tout autre chose avec ce deuxième effort, où l’on sent qu’il a vraiment trouvé son son, affiné sa technique d’arrangements soufflants et où les textes ont gagné en profondeur à tous les niveaux. L’écriture est très riche, ponctuée de références culturelle, cinématographiques et littéraires, à commencer par le titre, clin d’oeil au film Hiroshima mon amour, une histoire d’amour impossible comme en a vécu Nevsky au cours des dernières années. La pochette s’inspire de La grande Odalisque du peintre néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres, annonçant les couleurs de l’album où la beauté est l’essence de tout.

Himalaya mon amour est fortement inspiré par les tournées à l’étranger et les voyages qui l’ont mené entre autre en Europe et en Asie. Dans cet album lumineux, on sent un Alex Nevsky inspiré et investi cœur et âme dans la production du disque, qui offre un meilleur dosage ludique/mélancolique que De l’une à l’aube.

C’est un disque intime et enveloppant, la trame émotive de l’album est fluide et ça s’écoute d’un trait. L’enrobage est hyper télévisuel; c’est de la musique de pub de tourisme qui présente de grands espaces à couper le souffle et donne le goût de partir à l’aventure.

Pour sortir de sa zone de confort et éviter de tomber dans le piège de l’amour sirupeux, Alex Nevsky s’est entouré de collaborateurs actuels et passés pour peaufiner ses compositions, à commencer par son directeur artistique chez Audiogram le poète et musicien Mathieu Laliberté, pour l’aider à coucher sur papier ses idées.

Plusieurs pièces sont des références directes à des œuvres culturelles; Les coloriées pour l’ouvrage d’Alexandre Jardin que Nevsky affectionne particulièrement. J’aurai des mains, écrite durant le Printemps érable, recèle des vers tirés des textes de Pierre Morency et Georges Dor, découverts en visionnant la Nuit de la poésie de 1970. Finalement Si tu restes et Tuer le désir sont le résultat d’une fructueuse collaboration avec l’auteur Jonathan Harnois. Quant à La bête lumineuse, inspirée du film du même nom de Pierre Perrault, c’est sans doute la chanson la plus aboutie de l’album.

Nevsky est aussi allé chercher une grosse pointure à la réalisation avec Alex McMahone (Plaster, Cargo Culte) derrière la console, qui a auparavant travaillé avec Yann Perreault, Ariane Moffat, Catherine Major et Daniel Bélanger. Il était aussi du house band de Bons baisers de France et de Pénéloppe McQuade, ce qui vous donne une idée de son talent à produire des mélodies catchy.

Nevsky a réussit l’exploit de ne pas écouter de musique québécoise pendant quelque temps pour ne pas reproduire inconsciemment des mélodies qui l’auraient charmé. On sent tout de même des effluves de Yann Perreault et bien qu’il reste dans la mouvance des piliers du style tel les Louis-Jean Cormier de ce monde, l’album est loin du pastiche pop rock éphémère et plaira aux amateurs de Marie-Pierre Arthur et Les Sœurs Boulay.

Fidèle à sa signature, Alex Nevsky propose avec Himalaya mon amour des pièces pop accrocheuses, de redoutables vers d’oreille qui feront aisément leur chemin dans les radios grand public et dans la discothèque des mélomanes québécois.

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©FB: Alex Nevsky

Lancement officiel le 30 août au FMEAT

Au Cercle à Québec le 3 septembre

Rentrée montréalaise le 5 septembre au National