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21e Francouvertes : Soir trois

Soirée « intense » confirmée

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©Jean-François LeBlanc

Par : Mélissa Thibodeau

L’animatrice de la soirée Méllissa Larivière nous avait avertis : la soirée allait être intense au Cabaret Lion d’Or. C’était annoncé au programme : le 3e soir des préliminaires s’annonçait rock. Et c’est du rock qui nous a été livré : le new wave de Bermudes, le psychobeach party des Vulvets, le blues punché de Valery Vaughn. Mes oreilles bourdonnent encore (et j’aime ça).

L’ex de la soirée : VioleTT Pi

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© Jean-François LeBlanc

Tant qu’à faire dans le concept de « l’intensité », on a eu droit à quelque chose de rare en ce début de semaine. L’ex de la semaine, Karl Gagnon, leader du groupe VioleTT Pi, se présentait en solo armé seulement de sa guitare acoustique, de sa présence à la fois acérée et déjantée, et d’un chandail jaune moutarde garni de l’inscription « Earth Sucks ».

Et bien sûr, de chansons, évidemment. Il entame avec Hors de la portée des humains tirée de son plus récent Manifeste contre la peur, poursuit avec Bulbe que l’on retrouve sur eV. Il termine avec une nouvelle toune dont j’ignore le nom, mais qui pourrait s’appeler Annie. Annie qui ne l’a pas facile aujourd’hui. Mais la chanson était belle par contre.

Pour les chanceux qui auront été plus rapides que moi, ça donne un bon petit aperçu de ce qui se trame pour son spectacle du dimanche soir au Verre Bouteille qui est à guichets fermés.

Bermudes

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©Jean-François LeBlanc

De retour au concours officiel, c’est Bermudes qui frappe la scène en premier. Je ne connaissais pas ce groupe et sur papier (soit le programme officiel), tout semblait prêt à venir me chercher. On propose « son hybride alliant des textures new wave à un rock garage dansant, vaguement inspiré par le post-punk de la fin des années 1970 ». Le groupe nous a offert un EP au printemps 2016 intitulé Filles allégoriques.

Pour sa vitrine « Francouvertienne », on nous a offert des titres de ce EP ainsi que de nouvelles chansons dont une qui a été inspirée lors de son passage au dernier Coup de cœur francophone, alors qu’on annonçait que Donald Trump était élu président des États-Unis.

Bermudes avait tout à fait sa place aux Francouvertes. Lorsqu’on écoute sa musique en ligne, on peut entendre à quel point le groupe offre quelque chose d’intéressant et qui mérite d’être entendu. Sur scène toutefois, quelque chose clochait dans sa performance de lundi soir, malgré la qualité des chansons à la base. D’une pièce à l’autre, il manquait de variété qui faisait en sorte que parfois, j’avais l’impression d’entendre la même chanson.

Il y avait quand même de la vigueur dans certains titres qui me faisait balancer la tête et taper du pied. Quand les synthés et la guitare s’agençaient, le résultat était plus que sympa. Ce n’était certainement pas un fiasco, mais c’est sûr que le groupe gagnerait à travailler sur sa présence de scène afin de connecter davantage avec le public.

Vulvets

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©Jean-François LeBlanc

Avant toute chose, il faut le souligner. Il ne faut pas avoir peur de prononcer le « vulve » dans Vulvets. C’est important de le mentionner. Ce quatuor audacieux fait dans le surf rock, garage et psycho rock, et agit de façon démocratique, mettant de l’avant la voix de chacune des membres du groupe. C’est d’ailleurs l’une des forces du groupe. En alternant les voix, cela aide à diversifier un genre qui peut facilement devenir répétitif lorsque ce n’est pas bien maîtrisé.

Elles ont avoué être heureuses de pouvoir se décontextualiser de leur habituel triangle Quai-Esco-Rockette (le groupe aurait d’ailleurs vu le jour à l’Esco). Elles ne démontraient d’ailleurs aucun malaise de changer de scène. Elles occupaient à fond le Cabaret Lion d’Or avec leur énergie vorace et leurs refrains accrocheurs.

Parmi de nombreux moments forts, je tiens à souligner la voix redoutable de la batteuse Marie-Ève Bouchard qui faisait un beau contraste avec les voix plus contenues des autres membres Marie-Claire Cronier (guitare), Isabelle Ouimet (basse) et Dorothée Parent-Roy (guitare).

En gros, les Vulvets ont proposé une des performances les plus assumées des Francouvertes. Au-delà de cette maîtrise du genre, justement, je ressentais fortement le plaisir de jouer ensemble de ces quatre musiciennes. Je l’avoue, j’attends avec impatience les prochaines performances de ces dames.

Valery Vaughn

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©Jean-François LeBlanc

La soirée se termine avec le « band de buzz francophone » Valery Vaughn. Formé de Vincent Huard (basse, voix) et Victor Tremblay (batterie, séquences), le duo rosemontois sonne comme une tonne de brique. Fort sur le décibel, mélodieux malgré tout, le groupe fait référence à Death From Above 1979 dans ses références, et on l’entend.

On s’entend que ça aurait pu être n’importe quoi, un « simple » duo de basse-batterie, mais au bout du compte, Valery Vaughn, ça distortionne, ça frappe, ça punch, c’est efficace en sacrament! Des fans de leur stoner-punk se sont d’ailleurs rassemblés à côté de la scène afin de leur offrir leur appui en dansant

De plus, il y avait quelque chose de tout à fait sympathique de voir la connivence entre les deux sympathiques membres. Il s’agit d’une autre performance solide des plus assumées. On ne se prend pas au sérieux, mais on joue sérieusement. Ça m’a accrochée, et j’ai vraiment hâte de voir où ça s’en va tout cela…

Palmarès

Il aura fallu la troisième soirée pour  faire bouger le top 3 du palmarès préliminaire. Vulvets se hisse avec brio à la première position, suivi de Valery Vaughn à la seconde. Ce qui fait que Shawn Jobin prendra la troisième position. À voir comment les prochaines vitrines influenceront ces positions.

  1. Vulvets
  2. Valery Vaughn
  3. Shawn Jobin
  4. Antoine Lachance
  5. Melanie Venditti
  6. Juste Robert
  7. Projet Coyote
  8. Bermudes
  9. Maxime Auguste

La semaine prochaine, on aura droit aux performances de Kyra Shaughnessy, Les Louanges et Van Carton et à l’ex Joëlle Saint-Pierre.

Texte révisé par : Annie Simard