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Rêve des Grands Ballets Canadiens

Voyage onirique au cœur du surréalisme de Magritte…

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©Véronyc Vachon/MatTv.ca

Par : Marie-Claude Lessard

« En danse, vous avez besoin de regarder, voir et sentir, d’accepter et adhérer à l’idée qu’il n’y a pas de réponse et que tout ne peut pas être expliqué. » Voilà l’éclaircissement du créateur Stephan Thoss qui décrit parfaitement son oeuvre Rêve. Présenté par Les Grands Ballets Canadiens au Théâtre Maisonneuve du 26 mai au 4 juin, ce spectacle, dont la première mondiale a eu lieu en 2013, part d’une prémisse toute simple pour transporter le public dans un tourbillon rocambolesque de fantasmes et de délires qui perdent toute leur beauté et poésie si on cherche à tout prix de les comprendre de manière rationnelle.

Comme son titre l’indique, Rêve plonge dans l’univers à la fois doux et agité de Morphée. Une jeune femme qui ne laisse pas sa créativité s’épanouir fait des rêves tourmentés contrôlés par ses alter ego. Même si son amoureux tente de la réconforter du mieux qu’il le peut, de fil en aiguille, la rêveuse ne saura distinguer son imaginaire et la réalité. Les chorégraphies exprimant les songes se mêlent avec fluidité à celles abordant les réactions du couple. Par contre, les contenus des rêves demandent un certain temps d’adaptation aux spectateurs. Ceux-ci doivent accepter les faits qu’ils ne saisiront jamais totalement les significations de ces fantasmes et que chacun possèdera une interprétation unique.

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La scénographie, chargée, éclatée et chaotique, sert à bon escient les danseurs qui plongent corps et âme dans ce monde surréaliste bien alimenté par des vidéos en noir et blanc rappelant le court-métrage Un chien AndalouStephan Thoss signe des chorégraphies spectaculaires, des costumes flamboyants, une trame sonore vibrante et des décors vintage inspirants. À travers ces choix artistiques ambitieux, il rend un vibrant hommage à l’artiste René Magritte en incorporant ça et là des symboles mythiques de son oeuvre tels que la fameuse pipe (Ceci n’est pas une pipe…) et la pomme verte avec le chapeau melon noir (Le Fils de L’Homme). Bien évidemment, ce qui séduit le plus dans Rêve s’avère être les habiletés impressionnantes des performeurs. Ils s’adonnent à des contorsions du corps saisissantes desquelles émanent des moments touchants, spécialement lors de la danse finale en groupe.

Des billets sont encore disponibles. Pour tout connaître de la programmation 2016-2017 des Grands Ballets Canadiens, c’est par ici!

 

Crédit photo : Véronyc Vachon/MatTv.ca

Texte révisé par : Annie Simard