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Offenbach à la Place-des-Arts

Un nouveau souffle pour le rock québécois

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©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par : Alizée Calza

Presque 30 ans après la mort de Gerry Boulet, c’est un groupe plus vivant que jamais qui a replongé Montréal dans les grandes années d’Offenbach, vendredi le 22 septembre à la Cinquième Salle de la Place-des-Arts.

Si le groupe a beaucoup bougé depuis sa reformation en 1997, c’est maintenant quatre musiciens soudés et très enthousiastes qui suivent le célèbre guitariste John McGale. Avec Eric Sauvé au piano et à l’orgue Hammond B3, Domenic Romanelli, l’ancien bassiste de Jonas Tomalty, à la basse, le Néo-Brunswickois Michel Landry à la batterie, Ghyslain Robidas à la voix et John McGale à la guitare, au saxophone et à la flûte, le groupe semble avoir trouvé un second souffle.

Si Ghyslain Robidas a fait partie d’un groupe hommage à Offenbach pendant 12 ans, avant d’être repéré par John McGale, les autres étaient aussi des adeptes du groupe. Pour eux, Offenbach c’est un groupe mythique et l’intégrer continue de les enthousiasmer.

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Une grande bouffée de nostalgie

Pour ce nouveau show qu’ils tournent depuis une année, la nouvelle formation Offenbach a décidé de refaire ses plus grands classiques, notamment en rejouant dans son intégralité l’album Traversion qui avait gagné le Félix du meilleur album rock de l’année au premier Gala de l’ADISQ en 1978.

« Il y a tellement de bonnes chansons dans Offenbach que c’est très difficile de choisir des tounes différentes. On essaie de prendre des chansons tout le monde connait. Cela dit, j’ai rarement vu quelqu’un qui ne chantait pas dans un concert, peu importe la chanson », explique Michel Landry.

Selon John McGale, le choix de faire Traversion était évident.

« Traversion c’est vraiment le point tournant pour Offenbach, explique le guitariste. Les chansons sont plus accessibles et quasiment chaque toune est un hit pour quelqu’un. »

Si le groupe prépare un album avec de toutes nouvelles chansons pour mars 2018, on sent un véritable dévouement pour les anciennes compositions d’Offenbach. Les membres refusent d’intégrer trop vite leurs nouvelles compositions au spectacle et même de changer les arrangements des anciennes chansons.

« On joue les chansons originales, parce que moi je ne change pas les arrangements, je change les musiciens », plaisante John McGale lorsqu’on l’interroge à ce sujet.

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Un show énergique

Vendredi soir, les premières notes de Promenade sur Mars ont suffi pour raviver la flamme dans le cœur des fans. Le public enchanté chantait les paroles pour accompagner les harmonies mélodieuses du pianiste, du batteur et du guitariste.

Sur scène, la chimie entre les musiciens était palpable. Le chanteur dansait avec le bassiste et les regards complices étaient nombreux. Le combat musical en rappel entre le pianiste, Éric Sauvé et le guitariste John McGale était savoureux tant les deux musiciens semblaient y prendre du plaisir.

Tout le long du show, l’énergie n’est jamais retombée. Les artistes se sont donnés à fond, et ce du tout premier accord jusqu’à la dernière harmonie. Ghyslain Robidas, le chanteur, dansait non stop et est même allé dans le public pour le faire chanter, imité quelques chansons plus tard par John McGale.

Quelques mentions honorables à la version chantée par le batteur, Michel Landry, de Mes blues passent pu dans ‘porte, au Quand les hommes vivront d’amour de Ghyslain Robidas et au Câline de blues, fait pendant le rappel, qui a conclu le show en beauté.

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Quelques fausses notes

Seuls bémols du spectacle : tout d’abord sa première partie, assurée par Guy Boucher à la guitare et Steve Charland au chant et à l’harmonica. Malgré un entrain sans failles, le groupe manquait d’authenticité, d’émotion et quelque peu de pratique. Les quelques mauvais départs et fausses notes des deux artistes détonnaient avec la qualité du concert d’Offenbach. Cependant, leur dernière chanson à répondre était drôle et leur a valu une ovation debout.

Pour le reste du concert, l’absence de Gerry Boulet se faisait tout de même ressentir. Malgré le talent évident des musiciens et la belle voix de Ghyslain Robidas, Offenbach n’est pas parvenu à remplir la Cinquième Salle. De plus, le format de cette salle de la Place-des-Arts avec ses places assises ne répondait pas aux besoins des chansons endiablés du groupe qui donnaient des fourmis dans les jambes et suppliaient nos pieds de danser.

Crédit photos : © Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Texte révisé par : Marie-France Boisvert