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Montréal accueille Kinky Boots

Sexy, explosif et fichument inspirant!

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©Francis Lachance / Courtoisie

Par : Anny Lemire

Après avoir accueilli Cinderella de Rodger and Hammerstein en octobre dernier, la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts est de nouveau frappée par la fièvre de la comédie musicale, mais cette fois, c’est Kinky Boots qui occupera la scène du 3 au 8 janvier 2017. Basée sur le film du même nom de 2005, qui était lui-même basé sur l’histoire vrai de Steve Pateman documentée par la BBC en 1999 (Trouble at the top), cette production prend vie de manière exceptionnelle avec le talent des acteurs, le texte de Harvey Fierstein  et les chansons composées par nulle autre que Cyndi Lauper.

Charlie, un jeune homme britannique se voit léguer l’entreprise familiale de fabrication de chaussures à la suite du décès de son père. N’ayant pas très envie de suivre les traces de son paternel, il n’est pas très enthousiasmé à l’idée de prendre la relève, surtout que sa fiancée l’attend à Londres pour leur mariage. Lorsqu’il apprend que l’entreprise va terriblement mal, que tous les contrats majeurs sont révoqués et que les employés (qu’il connaît depuis sa tendre enfance) devront être licenciés, il désespère.

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©Francis Lachance / Courtoisie

Heureusement, une jeune employée le secoue un peu en lui apportant une solution pour sauver l’entreprise : débuter la  manufacture d’un nouveau produit innovateur qu’aucune autre usine de chaussures ne pense à produire. À la suite de sa rencontre avec Lola, une drag queen fabuleuse et amoureuse des bottes, l’idée de génie tant recherchée germe dans l’esprit de Charlie. Il produira des kinky boots! Des bottes majestueuses et sexy qui seront capables de supporter le poids d’un homme tout en étant durables et abordables. Avec l’aide de Lola et de ses Angels (sa bande de drag queen), Charlie fera revivre l’usine tout en apprenant une leçon inestimable sur l’acceptation d’autrui.

Kinky Boots
est le genre de comédie musicale qui prend son temps pour s’établir, mais qui explose carrément quand on s’y en attend le moins. Les décors rotatifs alternent entre l’ambiance de ligne de production d’une usine plutôt banale à un cabaret coloré, lumineux et incroyablement sexy. Cela illustre très bien la différence de caractère des deux personnages principaux. Les chansons sont très entraînantes avec une saveur des années 80; on y reconnaît bien la touche classique de Lauper.

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©Francis Lachance / Courtoisie

Malheureusement, la musique était définitivement trop forte, le public perdait beaucoup de morceaux de dialogues et de chansons ce qui rendait la compréhension de la trame narrative un peu plus ardue. J. Harrison Ghee dans le rôle de la magnifique Lola est tout simplement époustouflant. Il possède une grâce et un talent incroyables, il s’approprie Lola en un instant, et jamais on ne doute de lui. Il fait frissonner et pleurer pendant l’émouvante Hold me in your heart, j’avais envie de le prendre dans mes bras pour le consoler. Par contre, j’ai eu beaucoup plus de difficulté à m’attacher à Curt Hansen (Charlie), je n’arrivais pas vraiment à éprouver de la compassion pour lui et je le trouvais limite agressant. Côté chanson, sa performance était inégale, incertaine par moments, sa voix tremblotante par d’autres, mais il a bien su se reprendre dans les chansons plus dramatiques. Rose Hemingway quant à elle, est hilarante, attachante et vole carrément la vedette chaque fois qu’elle est sur scène. Elle m’a carrément conquise lors de son interprétation de The History of Wrong guys, un historique comique de sa malchance en amour.

Avec ses personnages colorés et attachants, Kinky Boots est une célébration de la compassion, de l’acceptation, de la diversité. Un message des plus nobles et ayant une très grande place dans la société actuelle. Pour vous procurer des billets, visitez le site internet ou la Place des Arts. Le prix de vente varie entre 36 $ et 119 $.

 Texte révisé par : Annie Simard