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Momies Égyptiennes au Musée des Beaux-Arts de Montréal

Un voyage étonnant au cœur de la vallée du Nil

© The Trustees of the British Museum

Par : Justine Millaire

Le 14 septembre dernier a été lancé au Musée des Beaux-Arts de Montréal l’exposition Momies Égyptiennes : Passé retrouvé. Mystères dévoilés. Cette exposition développée par le British Museum nous plonge au cœur de l’Égypte ancienne à travers l’analyse scientifique de 6 momies issues de leurs collections. Une occasion unique de venir à la rencontre d’une civilisation qui nourrit l’imaginaire collectif depuis des siècles.

© The Trustees of the British Museum

Le visiteur est invité à traverser six espaces, chacun consacré à une momie. Chacune d’entre elles, à travers son histoire personnelle, témoigne d’une réalité différente de la vie quotidienne en Égypte antique. Avec l’aide de divers artéfacts, elles nous font découvrir le procédé de momification, la vie religieuse, la santé et la médecine, la vie de famille et la diversité culturelle.

© The Trustees of the British Museum

L’un des aspects les plus particuliers de cette exposition est l’importance donnée aux nouvelles technologies d’analyse scientifique que sont la tomodensitométrie (CT scan) et l’imagerie tridimensionnelle à haute résolution. En effet, c’est avec ces technologies issues du monde de la médecine que les archéologues sont parvenus à découvrir de nouvelles informations sur ces personnes (par exemple leur âge, leur état de santé général ou la cause de leur décès), et ce sans porter atteinte à leur intégrité physique.

© The Trustees of the British Museum

Il faut comprendre que jusqu’à la fin du 19e siècle, il était d’usage de démailloter une momie pour l’étudier et, surtout, pour récupérer les amulettes précieuses qui avaient été placées entre les bandelettes. Ces méthodes ont cependant été mises de côté par la communauté scientifique, non seulement parce qu’elles étaient extrêmement dommageables pour les momies et n’apportaient que peu d’informations au niveau scientifique, mais aussi parce qu’elles étaient éthiquement discutables.

© The Trustees of the British Museum

Aussi, j’ai été particulièrement heureuse de voir la manière dont le sujet de l’exposition était abordé. Il n’est pas rare que les momies soient présentées essentiellement comme des curiosités, comme des vestiges mystérieux d’un passé reculé, en faisant presque oublier aux visiteurs qu’il a en face de lui de véritables personnes qui ont vécus des vies aussi riches que la sienne. Ce n’est pas le cas au Musée des Beaux-Arts. Un soin particulier est donné pour présenter la vie de ceux que Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef au MBAM, désigne dans le communiqué de presse officiel de l’exposition comme leurs «invités immémoriaux».

© The Trustees of the British Museum

Soit-dit en passant, cette exposition n’est pas dans la mentalité du trésor. Parmi les 240 artéfacts présentés, il y a quelques bijoux en or, mais l’exposition se concentre presque exclusivement sur des objets du quotidien. C’est selon moi ce qui fait son grand intérêt en comparaison avec d’autres expositions consacrées à la même période. Il s’agit de faire ressentir au visiteur ce que ça devait faire de vivre à cette époque. L’espace éducatif en fin d’exposition permet d’approfondir ce que l’on vient d’apprendre par le biais du jeu vidéo. Élaboré par Ubisoft en collaboration avec de nombreux historiens, ce jeu inspiré de l’univers d’Assassin’s Creed : Origin est élaboré sous la forme de visites guidées où le joueur découvre à son rythme et apprend en explorant. Un beau complément à la visite.

© The Trustees of the British Museum

Sincèrement, le seul bémol que j’ai à dire est que mon beau moment au musée a passé trop vite, mais en est-ce vraiment un? Cette exposition sera en place jusqu’au 2 février 2020. Je vous encourage fortement à aller vous aussi voir cette exposition, que vous soyez comme moi déjà amateur de cette période de l’histoire ou simplement curieux d’en apprendre d’avantage.