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L’extase sombre de Timber Timbre

La foule du National envoûtée

Timber

© Susan Moss / Evenko

Par Maxime D.-Pomerleau

Timber Timbre a choisi Montréal pour clore la tournée soulignant la sortie de son 5e album Hot Dreams, paru en 2014. C’est un National bondé sentant la sueur et le pot qui a accueilli la bande menée par Taylor Kirk jeudi soir. Après une belle mise en bouche de Avec pas d’casque, dont le claviériste Mathieu Charbonneau fait aussi partie de Timber Timbre, le groupe a ouvert avec Grand Canyon (élément d’inspiration pour l’album) puis a enchaîné avec Beat the Drum Slowly, premier extrait sulfureux de Hot Dreams. On se rappelle des mélodies obsédantes et de l’ambiance inquiétante de l’intense vidéoclip psychédélique.

Moins loquace que son prédécesseur, il a fallu au chanteur quelques chansons avant d’interagir avec le public. La présence sur scène du groupe fait penser au côté un peu trop statique de Suuns en concert mais, fort heureusement, la voix grave et suave de Kirk, rappelant Leonard Cohen ou encore Father John Misty, emplit magnifiquement bien l’espace et permet une véritable fusion avec la salle. Tout l’album fut interprété, à l’exception de la pièce The Three Sisters qui fut mise de côté au profit de quelques incursions dans les albums précédents, notamment Creep On Creepin’On qui avait une bonne place dans la liste.

Au milieu du concert, le saxophone magique de Timber Timbre a enflammé la foule.  La présence de l’instrument ajoutait du mordant à chaque morceau, qui se terminait parfois en free jazz ou en rock langoureux. L’esthétique sonore du groupe colle parfaitement aux films noirs où l’intrigue, alimentée par des personnages douteux, tourne immanquablement autour de la mort. C’est exactement dans cette ambiance de thriller gothique que le National était plongé.

Chapeau à l’éclairage qui, lorsqu’on ne se contentait pas de lumières blanches à contre-jour, soutenait parfaitement la musique. Il suivait le rythme des pièces, la cadence des instruments, contribuait à renforcer l’essence hypnotique des mélodies avec des projections abstraites en arrière-plan et soulignait les moments clés avec des jeux de lumière saccadés.

Timber Timbre a terminé le concert avec un bloc tiré de leur album homonyme paru en 2009, dont l’excellente Trouble Comes Knocking et la pièce Lay Down In the Tall Grass, laissant la foule dans une ambiance sombre et extatique.

Après un rendez-vous en sandwich au Festival de l’Outaouais Émergent à Gatineau vendredi, le groupe donne un deuxième et dernier concert au National samedi soir, cette fois avec Eden Sela en première partie.

TimberLight

© Susan Moss / Evenko

Liste des chansons :

Grand Canyon
Beat the Drum Slowly
Bring Me Simple Men
Lonesome Hunter
Until the Night Is Over
Curtains!? / Resurection Drive part II
Blackwater
This Low Commotion
Hot Dreams
The New Tomorrow
Magic Arrow
Bad Ritual
Woman

 

Rappel :

Run From Me
Creep On Creepin’On
Trouble Comes Knocking
I Get Low
Lay Down In the Tall Grass

Crédit Photo : © Susan Moss / Evenko