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Let’s Not Beat Each Other to Death

Un party danse-théâtre électropop énergique

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© Mel Hattie

Par Sébastien Bouthillier

Après l’assassinat d’un militant gay en Nouvelle-Écosse, en 2012, impossible pour Stewart Legere de se taire.  L’artiste éclectique de Halifax se définit comme militant queer.  Avec le metteur en scène Christian Barry, il avait déjà fondé le groupe Accidental Mechanics, voué aux performances intimes liées aux questions homosexuelles.

Legere défie la narration, étant à la fois acteur, chanteur, musicien et auteur du texte.  Sa performance devient protéiforme, car il utilise des procédés aussi variés qu’éclectiques.  Le comédien joue Let’s Not Beat Each Other to Death en trois actes.  Il chante d’abord la douleur et la consolation avant, au deuxième acte, de lancer un réquisitoire contre la violence.

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«Quand Stewart a proposé de faire un spectacle dans lequel les gens auraient la possibilité de libérer leur rage, de la purger en quelque sorte, cela m’a semblé extrêmement juste et important. J’ai voulu créer un espace où le public a la possibilité de négocier avec ses propres sentiments de rage», explique le metteur en scène.

Dans le dernier acte, le spectacle se transforme en fête cathartique, la scène devenant un dancefloor quand le performeur invite le public à danser avec lui.  Le DJ montréalais Guillaume Bell enchaînera alors les morceaux jusque dans la nuit après que les deux premiers actes eurent libérés l’adrénaline des spectateurs.

De fait, Accidental Mechanics préconise la prise de parole directe sans théâtralité.  Au moment de fonder cette compagnie, «nous souhaitions aborder des sujets intimes d’une manière honnête et directe. Nous avons fait partie de compagnies à la théâtralité très forte, mais nous ressentions cette fois le besoin d’une parole qui va droit au but», précise Barry.

Let’s Not Beat Each Other to Death est un solo humaniste où les deux Néo-Écossais cherchent à savoir comment des gens comme eux, non violents et luttant contre l’homophobie, contribuent à perpétuer la violence.

«Ce dont je parle surtout, déclare Legere, c’est de ma propre violence, de ma propre agressivité. Et ceux qui regardent, aussi bons soient-ils, portent également en eux une part de rage. Je souhaite que les gens sortent du théâtre en se demandant ce qui, dans leur vie, les pousse à sortir de leurs gonds.»

À l’Espace Go les 30 et 31 mai et le 1er juin dans le cadre du Festival Trans Amérique.

Crédit photo : Mel Hattie

Texte révisé par : Marie-Claude Lessard