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#Chronique littéraire: Les Murailles

Une plongée au coeur de la Romaine

muraillesCrédit photo © Courtoisie / couverture du livre.

Par: Anny Lemire

La Romaine, c’est un complexe hydroélectrique de 1 550 MW, conçu par Hydro-Québec, sur la rivière Romaine, tout près de Havre St-Pierre sur la Côte-Nord. Ce projet de quatre chantiers permet de créer environ 950 emplois par année. La Romaine fait partie des nombreux projets d’Hydro-Québec où œuvrent plusieurs travailleurs (on connaît notamment La Manic). À la Côte-Nord, ce type de travail est une réalité pour plusieurs familles. Plusieurs hommes partent donc pendant deux à trois mois et reviennent à peine quelques semaines à la maison avant de retourner bosser.

Fille d’un travailleur de chantier, Érika Soucy connaît très bien la réalité de ce métier puisque lorsqu’elle était enfant, son père travaillait sur les chantiers de La Baie James et devait souvent s’absenter durant de longues périodes. N’ayant pas de photos de ce bout de pays et n’ayant pas trop d’informations, elle souffrait un peu de l’absence de son père mais était très curieuse. C’est donc en 2011, qu’elle a eu l’idée de se rendre à la Romaine pendant une semaine, afin d’avoir une meilleure idée de la vie quotidienne de ces travailleurs. Pendant son voyage, elle a tenu un carnet, une espèce de journal de bord qui lui permettait de noter ses observations. C’est ce même journal qui a servi à la rédaction de son roman, ma foi très saisissant.

les muraillesCrédit Photo: © Michel Paquet

Les Murailles, comme mentionné plus haut, est en fait un compte-rendu de l’expérience de l’auteur. Sans fioritures, sans distorsions, tout est d’une honnêteté bien pure. Ce livre est construit de petits chapitres courts, inspirés de véritables, les émotions sont là, on se sent plongé au cœur d’un univers particulier. Il est également impossible de passer à côté du langage utilisé dans le roman puisqu’il est entièrement écrit en mettant l’accent sur le parler Nord-Côtier.

Ce roman est une véritable richesse de la littérature québécoise. C’est définitivement le genre de livres qu’il faut lire au moins une fois dans sa vie.

160 pages. VLB éditeur.

Texte révisé par : Louise Bonneau