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Le Brasier

Comédie noire sur un drame héréditaire au Théâtre d’Aujourd’hui

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© Julie Artacho

Par Sébastien Bouthillier 

Une mère néglige d’aimer ses triplées Claudie, Claudette et Claudine.  Des parents annoncent à leur fille qu’ils l’ont adoptée.  Une femme s’éprend d’un tueur en série.  Trois pièces brûlantes de David Paquet liées par l’atavisme des personnages.

Hantés par leur histoire familiale, les personnages ne se réfugient pas dans un monde parallèle, car nous partageons la même réalité qu’eux.  Ils surmontent le traumatisme de leur enfance pour survivre malgré leur carence affective.  C’est encore plus dérangeant.

Les trois pièces s’enchaînent pour former un cycle, l’hérédité perpétuant le drame.  Paul Ahmarani, Kathleen Fortin et Dominique Quesnel incarnent ces éclopés que nous abandonnerions à leur sort – et aux travailleurs sociaux – si nous les croisions ailleurs qu’au théâtre.

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© Julie Artacho

Mais dans l’intimité de la salle Jean-Claude Germain, ils s’approchent à dix mètres de nous.  Impossible de détourner le regard quand les larmes coulent des yeux de Dominique Quesnel et Kathleen Fortin.  Et, pourtant, les mots qu’ils emploient pour exprimer leur réalité déclenchent le rire.

David Paquet, en lice pour le prix du meilleur auteur du Théâtre d’Aujourd’hui, affirme l’humanité dans toute sa franchise par ses personnages candides, fragiles.  Le rire découle moins du divertissement que d’une prise de conscience.

Le morceau musical joué en boucle avant l’embrasement annonce une prémonition : la fatale hérédité l’emportera puis l’histoire recommencera. Le brasier désigne la passion, les vives émotions endurées par les personnages puisqu’il n’y a pas d’échappatoire à l’existence.

En supplémentaire au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 22 octobre.

Crédit photo : Julie Artacho

Texte révisé par : Marie-Eve Brisebois