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Le beau et la bête

Charles-Antoine Gosselin et Les Hôtesses d’Hilaire

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©Véronyc Vachon/MatTv.ca

par Mélissa Thibodeau

Malgré la bipolarité de Dame Nature, j’ai tout de même pu assister à deux concerts avant que l’orage n’éclate. Charles-Antoine Gosselin et Les Hôtesses d’Hilaire.

Tout d’abord commençons par le beau. Beau pour décrire Charles-Antoine Gosselin qui est un être attrayant physiquement, avouons-le, mais aussi pour décrire l’oeuvre qu’il nous a présentée. Je l’ai découvert pendant les Francouvertes où il était premier finaliste, derrière les grands gagnants Dylan Perron et Elixir de Gumbo. J’avoue qu’à ce moment-là, Gosselin avait moins attiré mon attention.

J’ai voulu me donner une seconde chance afin de vraiment découvrir cet artiste de Sherbrooke. Il a auparavant évolué au sein de la formation anglophone Harvest Breed. Ce groupe a d’ailleurs sorti quatre albums. Gosselin a profité d’une pause au sein du groupe afin de mettre de l’avant une oeuvre solo, en français, projet qu’il caressait depuis longtemps. D’ailleurs, la scène Sirius XM était le premier vrai spectacle qu’il offrait dans le cadre de ce projet. Il était entouré de son frangin Marco aux guitares, de Jérôme Dupuis-Cloutier à la trompette et Renaud Gratton au trombone.

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Le folk de Gosselin est introspectif et minimaliste, quoique l’ajout de cuivres donne une belle texture aux chansons. Les textes de Gosselin sont mis de l’avant et dévoilent un personnage qui sait voir la lumière du tunnel malgré les bas de la vie. On décèle des traces de Bon Iver et Nick Drake dans sa musique. Sa plume a d’ailleurs été récompensée lors des Francouvertes alors que Il m’en aura fallu du temps a été la chanson primée SOCAN.

On ne rend pas compte d’un premier spectacle de la même façon qu’un projet bien rodé. En jouant davantage, l’artiste prendra une plus grande assurance en son projet et saura quelle vie vraiment lui donner. L’artiste n’a pas encore enregistré de EP ou d’album. Quoiqu’il soit, je pense qu’une belle vie se trame pour ce projet. À suivre…

Les Hôtesses d’Hilaire

Si j’ai parlé du beau pour l’artiste précédent, je veux maintenant parler de la bête. Cette bête que sont Les Hôtesses d’Hilaire. Le quintette de Moncton, au N.-B., en était à sa deuxième participation aux Francofolies. L’an dernier, les gars avaient joué sur la scène Sirius XM sous une pluie diluvienne. Cette fois-ci, Dame Nature leur a donné du répit jusqu’à la fin de leur spectacle sur la scène Loto-Québec.

L’entrée de scène était planante tel un jam psychédélique nous ramenant à Woodstock. Ça tombait bien, assise sur l’herbe au lieu du béton, c’est le plus près d’un festival de camping que je vais avoir cet été. Le leader du groupe, le théâtral Serge Brideau, s’est fait attendre avant de prendre place sur scène. Mais le voilà arrivé, en gourou de style raélien, personnage qu’il incarnera entre les chansons tout au long du spectacle. À force de se faire traiter de bête de scène, Serge a peut-être voulu nous montrer son côté plus équilibré, plus zen. Namasté.

Le psychédélique a évolué pour se terminer en rock garage puissant. Serge a laissé le micro au batteur Maxence Cormier pour le rap de la pièce David Akward. L’entraînant Boule Boule a fait danser plusieurs dans le public. Et pour terminer, changement de plan, on décide de jouer le gras et macho Le Mentor afin de satisfaire à la demande spéciale d’une personne dans le public. Et le tout a été interprété sans que Serge n’enlève son chandail.

Si Serge Brideau est le frontman du groupe, le collectif ne serait pas le même sans l’apport de chacun des membres : Michel Vienneau à la basse, Mico Roy aux guitares, Léandre Bourgeois aux claviers et Maxence Cormier à la batterie.

Le groupe vient de terminer l’enregistrement de leur prochain album dont la sortie est prévue cette année. Ils seront de retour à Montréal le 24 juin, en première partie des Trois Accords pour le spectacle de la St-Jean au Canal Lachine. Pour plus de détails www.leshotessesdhilaire.com.

©Véronyc Vachon/MatTv.ca