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Lancement de Chasses amoureuses

Le Mayfair prend des airs de chasse

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© Patricia Brochu

Par : Anny Lemire

C’est le 6 avril dernier que se tenait le lancement de Chasses amoureuses : Trapper l’humain dans son habitat naturel. C’est au prestigieux bar Cocktail Mayfair situé sur la rue Rachel Est, tout près du métro Mont-Royal, que cette soirée s’est déroulée. Famille et amis des auteurs étaient de la partie pour célébrer le lancement de cette magnifique bande dessinée.

Bien isolé sur son coin de rue, rien n’indique le Mayfair. La façade extérieure est noire et sans attrait spécifique, on peut donc passer facilement à côté. Mais de la même manière que l’on ne doit pas juger un livre par sa couverture, il ne faut pas juger le Mayfair par sa couleur de revêtement. Quand on entre, on est tout de suite accueillis dans un espèce de hall d’entrée majestueux aux allures d’un manoir anglais. Le carrelage noir et blanc, accompagné d’un somptueux papier peint, de meubles anciens et de toiles aux cadres dorés nous charme en un instant. Vient ensuite le temps de faire le grand saut dans la pièce principale! C’est avec le souffle coupé que je m’avançais pour tenter de me trouver une place sur l’une des nombreuses banquettes de cuir ou dans un petit sofa rembourré. L’ambiance est chaleureuse grâce aux chandeliers qui pendent du plafond, aux boiseries sur les murs, à la chic décoration et à la couleur sobre de l’endroit. Je me sentais un peu comme une Londonienne des années 1800 (On est loin des chemises à carreaux ici!).

Un premier lancement 

Les deux auteures : Mia Caron et Bach (Estelle Bachelard) étaient toutes deux en effervescence. La nervosité d’un premier lancement se faisait ressentir chez Mia, mais celle-ci était rayonnante et prenait le temps de s’adresser à chacun des individus présents.

« Je ne pensais pas que c’était aussi énervant de lancer un livre, personne ne m’avait dit ça! », lance-t-elle d’un ton plaisantin pendant son discours de remerciement. Il faut dire que si Mia Caron, en tant que relationniste, est une habituée de la planification des lancements, celle-ci vivait son premier lancement à titre d’auteure. Il faut également ajouté que Chasses amoureuses : Trapper l’humain dans son habitat naturel a été un long processus. En effet : « C’est un projet qui a fait une longue route, qui a traversé de dures épreuves. Il a traversé une faillite, il a traversé un changement de propriétaire, (parlant ici des éditions de la Courte Échelle) un changement de format, un changement de titre, un changement de collection. Il y a juste les textes qui sont restés les mêmes », annonce la jeune auteure à son public attentif. Mais malgré toutes ces coriaces embûches, Mia Caron se dit très fière du résultat.

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© Patricia Brochu

Si cet ouvrage a eu une naissance plutôt ardue, son inspiration première reste des plus rafraîchissantes. « Cela a découlé d’une expérience peu concluante sur les sites de rencontres et après réflexion, je me suis dit : C’est quoi le problème? Pourquoi  je n’essaierais pas de rencontrer quelqu’un en chair et en os. Je l’ai fait, j’ai osé, je me suis mise à un peu aborder quelques personnes autour de moi, pas n’importe qui, mais quand je trouvais quelqu’un qui me plaisait je me disais pourquoi pas? Alors j’ai osé aller au devant. » Sans passer par des moyens technologiques, Mia Caron a eu le courage de faire les premiers pas. Quoique pas toujours fructueuses, ces rencontres ont tout de même apporté quelques amitiés.

« Quelques expériences dans le livre sont tirées de faits vécus pas seulement de moi, mais de mon entourage », me confie-t-elle, répondant par le fait même à une des interrogations qui me trotte en tête depuis la toute première lecture. Elle avoue s’être laissée aller dans l’absurdité pour quelques-unes des histoires. Quand interrogées sur leur histoire fétiche, Bach me répond : « Je les trouve vraiment toutes drôles[…] Il y a plein de petit détails drôles. » Pour Mia, le fameux Célestin promène son chien est la plus significative, puisque c’est l’histoire qui a su donner le ton au livre en entier.

Illustrer la réalité

Les illustrations de Bach reflètent bien le texte de l’auteure, celle-ci a su rendre justice au texte avec ses croquis humoristiques. L’inspiration des illustrations est venue au moment de sa première lecture, elle dessinait les couples et les personnages tels qu’elle les imaginait. Elle a même intégré ses amis et sa famille dans ses illustrations. Je vous mets au défi de retrouver l’illustration de Bach et de sa tendre moitié. De cette union arrangée par la directrice artistique de Parfum d’encre est ressortie une belle complicité qui se fait ressentir grandement.

Il n’y a pas de formule magique pour se trouver quelqu’un de significatif. Il faut être direct et aller voir les autres. « C’est sûr que ça peut être gênant sur le coup si l’autre personne ça l’intéresse pas, mais tu n’as rien à perdre! », nous dit l’illustratrice. Si vous voulez plus de trucs, vous pouvez vous procurer le livre qui offre une foule de conseils. Il est disponible en librairie depuis le 5 avril 2016.

Texte révisé par : Annie Simard