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La soirée parfaite de Dumas

Rentrée montréalaise du chanteur au Métropolis

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©Véronyc Vachon/MatTv.ca

Par Maxime D.-Pomerleau

Première soirée aux Francofolies 2015, je me gâte avec des artistes que je n’ai pas vu en spectacle depuis un bon moment. Je brave le torrent pour voir les copains de Caravane du côté de la scène Ford, qui en sont à leur deuxième présence aux Francofolies. Les gars arrivaient cette fois-ci avec un album derrière la cravate, Chien noir, et beaucoup d’expérience de scène avec leur formation francophone (ils sont aussi The Hunters, groupe punk rock phare de la ville de Québec).

Je change de registre en franchissant les portes du Métropolis pour la rentrée montréalaise de Dumas. La première partie était assurée par Fanny Bloom. La chanteuse aux cheveux de sirène a présenté un chouette mélange de chansons de son deuxième album Pan dans une formule étonnamment très électronique. On se rallie à la voix rêveuse et les beats pop de la chanteuse derrière son synthétiseur.

Durant le morceau Danse elle a habilement intégré la mélodie facilement reconnaissable de Children de Robert Miles, méga hit qui a définit la vague techno des années 90. Après Piscine et pour clore sa prestation, Fanny a interprété en première mondiale Évidemment, chanson remixée par Claude Bégin, nouvelle sensation de l’heure au Québec, disponible sur iTunes depuis quelques jours. De la bonne pop ondoyante aux airs d’été.

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On se souvient de la « journée Dumas » en novembre dernier lorsque le chanteur a multiplié les apparitions dans la ville pour souligner le lancement de son 11e disque, simplement nommé Dumas. La salle était moins pleine que je m’y attendais mais était fébrile de retrouver le musicien connu pour être une bête de scène. Malgré sa joie évidente de retrouver le Métropolis, le départ de Dumas s’est un peu fait sur le pilote automatique. Les premières pièces La nuit, Vaudou, Comptes à rebours et Journée parfaite témoignaient du bel agencement des morceaux et des transitions fluides entre ceux-ci.

Le groove de Ann Peebles et le déhanchement de Dumas ont rapidement transformé le parterre en plancher de danse. La deuxième partie avait une signature beaucoup plus rock que la première et on sentait le trio plus dégourdi. Dumas a même changé de costume sur scène, appuyé par les cris des admiratrices dans la salle.

Des chansons des premiers albums y sont aussi passées, comme Alors Alors, avec un nouveau souffle, J’erre et Je ne sais pas, déconstruite pour être à peine reconnaissable mais ô combien rafraîchissante. La relecture était dynamique, et je ne sais plus si c’est à ce moment qu’il y a intégré des paroles de Dancing with Myself, classique de Billy Idol, mais ça se fond bien dans ma tête. Comme d’habitude, le public était en feu pour Miss Ecstasy et sautait sur place, déjà réchauffé par Ne me dis pas et Sa chambre. La finale tout en douceur était surprenante car l’énergie avait tellement monté dans la salle qu’on s’attendait à l’explosion. L’exercice était intéressant mais ça m’a fait l’effet d’un coït musical interrompu!

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Dumas a réussi le défi qu’il s’était lancé en début de soirée, soit de transformer le Métropolis en salle intime. Après un segment plus calme qui annonçait le last call avec Linoleum et Le bonheur, le chanteur est descendu au parterre accompagné de son bassiste, pour interpréter la pièce sans micro Si je chantais pour toi pour le rappel. Il suffisait de quelques applaudissements pour recouvrir la voix du chanteur! Dumas a bien su discipliner les spectateurs, qui chantaient joyeusement le refrain, en plus de glisser de temps à autre sur Toute la nuit, version franco de All Night Long de Lionel Richie. Après ce moment de proximité les musiciens sont retournés sur scène pour une finale électrisante avec Vénus.

Saluons les effets spéciaux d’austérité (poignés de confettis et boules disco lumineuses) et la constance des musiciens qui l’accompagnaient, batteur Pascal Racine-Venne et le jeune bassiste Charles Robert, pour qui c’était le premier Métropolis. Un retour sur scène apprécié de Dumas qui, fidèle à son habitude, réserve toujours des surprises à son public. Vous pouvez attraper le chanteur sur la route du Québec tout l’été.

Liste des chansons :

La nuit
Vaudou
Ne me dis pas
Journée parfaite
Alors Alors
J’erre
État voyou
Silence radio
Ann Peebles
Je ne sais pas
Ne me dis pas
Sa chambre
Miss Ecstasy
Au gré des saisons
Linoleum
Le bonheur

Rappel :
Si je chantais pour toi
Vénus

Crédit photo: ©Véronyc Vachon