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La chronique littéraire : La robe : une histoire culturelle du Moyen Âge à aujourd’hui

Plus qu’une histoire de mode

135441_couverture_Hres_0 (10)© www.seuil.com

Par : Johanne Mathieu

Si la robe, ses formes, ses lignes et sa coupe sont une affaire de style et de mode, son histoire, elle, représente beaucoup plus. Dans La robe : une histoire culturelle du Moyen Âge à aujourd’hui, publié aux Éditions du SeuilGeorges Vigarello dresse un vaste portrait de la robe, de son histoire et de sa lente évolution.

Dans cette belle brique de 240 pages qui couvre cette période du Moyen Âge jusqu’à nos jours, l’auteur démontre à quel point l’histoire de la robe est liée au contexte culturel et social de chaque époque, de même qu’à l’évolution des mœurs et révèle une vision du monde. Donc, à chaque robe, son époque. Crinoline, fourreau, robe sac, robe trapèze, robe tablier, minijupe… Celle-ci a subi plusieurs transformations à travers les siècles. Des robes aux bustes lacés, à la taille étranglée et au bas du corps qui disparaît sous des mètres d’étoffes et de plis jusqu’à l’apparition du pantalon et du jean, il y a un grand pas qui en a mis du temps à être franchi avant que l’on puisse percevoir une réelle révolution vestimentaire. L’époque où le corset a disparu et où la femme, dans les années 1800, devait obtenir une autorisation juridique pour porter le pantalon n’est pas si lointaine!

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© alamy.com

En parallèle, l’histoire de la robe, c’est aussi l’histoire de la femme. Si la robe a pris différentes formes à travers le temps, le rôle de la femme dans la société a, lui aussi, connu différents changements. D’un rôle statique et décoratif, la femme s’est lentement émancipée et affranchie, a gagné en droits et libertés, a introduit le marché du travail, a délaissé tranquillement le port de la robe pour adopter celui du tailleur et celui du pantalon. À mesure que la femme gagne en liberté, son vêtement en témoigne, la rend moins passive, moins prisonnière, plus mobile.

Ce beau-livre intéressera ceux qui aiment la mode, bien sûr, et ceux qui sont friands d’histoire, mais aussi les amateurs d’esthétisme. Car l’œuvre de Vigarello est aussi magnifique visuellement. L’iconographie y occupe une grande place : des photos d’archives et de magazines, des peintures, des gravures et de superbes modèles de robe. Un plaisir à découvrir ce livre, un plaisir pour les yeux.

La robe : une histoire culturelle du Moyen Âge à aujourd’hui, de Georges Vigarello (2017), Paris, Éditions du Seuil, 240 pages.

Texte révisé par : Annie Simard