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Jeux de cartes : Coeur

Génie du coeur humain

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© Erick Labbé

Par Jean-Baptiste Henry

Embrasser le thème de la guerre et le représenter, embrasser plusieurs civilisations, plusieurs langues, plusieurs disciplines, tels sont les postulats de ce projet prométhéen, qu’est PIQUE, premier volet d’une tétralogie nommée Jeux de cartes qui explore l’univers de la guerre.CŒUR, l’univers de la magie et des croyances, CARREAU, celui de la finance et des affaires et TRÈFLE évoquera enfin le monde ouvrier et paysan. « Chacune de ces quatre thématiques constituera la matière centrale d’un spectacle, tout en intervenant dans les autres de façon secondaire, de façon périphérique » précise Robert Lepage. Projet prométhéen également dans le temps consacré à ces quatre créations: débuté en 2010, le projet s’achèvera en 2015 avec l’idée d’un marathon Jeux de cartes.

CŒUR met en scène d’une part l’Algérie coloniale, réceptacle des politiques étrangères et des inventions françaises en magie, en science, en photographie. Ces inventions couveront dans les ruelles d’Alger pour devenir de véritables armes de la résistance algérienne. D’autre part, CŒUR s’intéresse à la France de la même époque et, plus particulièrement, au monde des magiciens français (Robert-Houdin, Méliès), à leur lien à la science, au cinéma ainsi qu’aux séances spirites, très à la mode dans les cercles intellectuels et artistiques du 19e siècle en France. Au Québec, on rencontre Chaffik, sa famille immigrée et sa copine Judith, fille de diplomate et conférencière en théorie du cinéma à l’Université Laval. C’est elle qui sera le point central de tous ces rouages.

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Dans un dispositif scénique à 360°, la scène de CŒUR fait figure tout aussi bien de lanterne magique, accueillant des histoires fantastiques et des images cinématographiques, que de réservoir à explosions, résultats d’un engrenage complexe de relations. Un spectacle sensible et poétique.

Ce spectacle sera présenté jusqu’au 28 février 2015 à la Tohu en partenariat avec le festival Montréal en lumière.

Crédit photo: Erick Labbé