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James Vincent McMorrow au Métropolis

Un moment privilégié avec l’artiste

James Vincent McMorrow

©Andrée-Anne Joly/MatTv.ca

Par Sara Avakian

Le Festival international de jazz de Montréal nous réservait une soirée riche en belles voix de fausset jeudi soir alors que James Vincent McMorrow et Kevin Garrett se donnaient en spectacle au Métropolis. Retour sur une soirée remplie de surprises.

 

Surprise nº 1 : La formule solo

On ne sait pas trop si c’était prévu ou non parce que ce n’était indiqué nulle part, mais James Vincent McMorrow nous a offert un concert solo. Seulement un homme et sa guitare ou son clavier, selon la chanson. Ça passe ou ça casse? Ça dépend à qui on le demande. Les friands de concerts acoustiques auront été agréablement surpris, ceux qui s’attendaient à une copie presque conforme des enregistrements riches de McMorrow, quelque peu déçus. Personnellement, j’ai bien apprécié. Certaines pièces auraient assurément bénéficié d’un groupe de musiciens, mais pour d’autres comme Cavalier et Breaking Hearts, la formule solo nous aura vraiment permis de nous émerveiller devant le talent brut de l’artiste.

 

Surprise nº 2 : Un vrai moulin à paroles

« Les cris, c’est cool… mais c’est aussi terrifiant quand je suis seul sur la scène »,  a confié le chanteur en riant sous les applaudissements de la foule provoqués par sa première chanson de la soirée, Hear the Noise That Moves So Soft and Low. McMorrow s’est ensuite permis des interventions entre presque toutes les pièces qui ont suivies. Je ne pensais pas qu’une personne aussi drôle se cachait derrière la musique! Il enchaînait blagues et anecdotes et c’était absolument savoureux. Parmi les sujets qui ont été couverts : les films qu’il regarde lorsqu’il voyage en avion (il n’a pas vraiment apprécié Get Hard), l’enregistrement de ses albums, les gens de Los Angeles qui boivent des smoothies, mangent des graines de lin et s’injectent de la vitamine B12, une histoire de grenouilles…

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Surprise nº 3 : Un public attentif

J’appréhende toujours aller voir des auteurs-compositeurs-interprètes en spectacle. Pas parce que je doute de leurs capacités, mais parce que j’ai peur que le public souvent très bavard ruine mon expérience. Fort heureusement, ce n’était pas le cas jeudi soir. Conquise d’avance, la foule était en grande partie respectueuse : silencieuse pendant la majorité des chansons et galvanisée entre. « Vous êtes vraiment incroyables, c’est fou! Habituellement, les gens sont tranquilles et pleurent ouvertement, a lancé le multi-instrumentaliste avant d’entamer son rappel avec If I Had A Boat. Ça c’est différent, c’est cool. »

 

Surprise nº 4 : Reprise, reprise, reprise

Parmi la vingtaine de chansons jouées lors du concert, trois étaient des covers. Ce n’était pas surprenant d’entendre la belle Higher Love, chanson qui apparait sur l’EP We Don’t Eat de McMorrow, mais qui est en fait l’œuvre du musicien anglais Steve Winwood. Cependant, je ne crois pas que quelqu’un aurait prédit que nous allions entendre My Funny Valentine. « C’est un festival de jazz après tout… », a dit le chanteur irlandais avant d’amorcer une étonnante interprétation a capella du grand classique jazz. C’était sans aucun doute l’un des moments forts du spectacle. Finalement, inspiré par une de ses idoles ainsi que la ville où il passe beaucoup de temps dernièrement pour enregistrer son troisième opus, le guitariste a joué Angeles du célèbre chanteur folk Elliot Smith.

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Surprise nº 5 : Kevin Garrett!

La première partie a été assurée par le bon ami de James, Kevin Garrett. Âgé de seulement 23 ans, l’artiste émergent qui a sorti Mellow Drama, son premier EP, en avril a déjà attiré l’attention de Sam Smith et de Katy Perry et signé un contrat avec Roc Nation, l’agence multiservice fondée par Jay Z.

Pendant 45 minutes, le chanteur de Brooklyn et ses musiciens nous ont présenté une dizaine de pièces, incluant une reprise de Skinny Love de Bon Iver. Si vous aimez les chansons personnelles et émotives ainsi que les sonorités pop, je vous conseille d’apprendre à connaître Kevin Garrett.

©Andrée-Anne Joly/MatTv.ca