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Entrevue avec Philippe Laprise

Un humoriste tout en simplicité

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©Marc-Olivier Lebrun\MatTv.ca

Par Harmonie Dicranian 

À l’occasion de la sortie du DVD de son premier One Man Show, c’est au sophistiqué hôtel Nelligan que le très sympathique (et c’est peu dire) Philippe Laprise répond à toutes nos interrogations.

 

Je peux mourir maintenant était ton premier One Man Show, comment as-tu vécu l’expérience ?

L’expérience a été extraordinaire. Cela a super bien été, les ventes ont été bonnes, tout a été bon.  J’en ressors grandi parce que cela m’a donné un peu plus d’expérience pour en faire un deuxième. Je suis maintenant plus prêt, ainsi que plus mature. J’ai acquis beaucoup de savoir-faire et j’en suis bien heureux. C’est un bilan hyper positif que je peux tirer de ce premier show.

 

Cela devait être stressant les tout premiers spectacles ?

En fait, pour construire un spectacle, il y a toujours une ligne directrice. Une fois que tu as trouvé cette ligne, tu peux naviguer dessus et tout va bien. Un show, c’est une création qui sort des tripes d’un humoriste. L’important c’est de trouver ses marques. Le plus dur est de monter cette espèce de casse-tête là, cette espèce de roue qui tourne, la Poutine comme on dit au Québec.

 

Cet automne on pourra venir te voir lors des «Ça se peut-tu», de petites soirées pendant lesquelles tu essayeras de nouveaux numéros qui se retrouveront peut-être dans ton prochain spectacle qui est prévu pour l’automne 2014. Est-ce tu fais cela pour trouver tes marques?

Avec les «Ca se peux-tu» ce que j’aime c’est que je fais du moitié moitié. Du vieux et du nouveau; que les spectateurs vont avoir vu ou non, Avant de commencer les nouveaux sketchs, je préviens les gens que se sont des essais. Il est possible que deux minutes après le monde s’ennuient.

C’est risqué?

Oui ça l’est. Mais en même temps, étant donné que les gens sont prévenus, leur ouverture d’esprit est exceptionnelle. Je veux que le public fasse parti de ma création.

 

Donc, si j’ai bien compris, ton inspiration te vient au fur et à mesure, avec les évènements du quotidien ?

Oui. Par exemple, j’ai vu quelqu’un dans la rue en train de lancer le ballon dans la face de quelqu’un d’autre. Je vais partir avec ça, pour aller chercher plus loin. J’ai vécu l’expérience après avoir perdu mes lunettes dans des toilettes chimiques. J’ai voulu faire un numéro là-dessus. Au début je n’avais que trois minutes, puis quatre et j’ai réussi à en faire un passage de douze minutes. Je commence par avoir une base, et je construis un numéro petit à petit. 

 

Nous pouvons également te suivre à la télévision sur la chaîne Vrak.tv. Si tu devais faire un choix entre la scène et la télévision ce serait lequel ?

La scène. Je pense que ce qui me fait le plus de bien dans la vie c’est d’être devant des gens. Le contact direct est important.

 

Tu as un bagage de 15 ans d’improvisation, qu’est ce que cela t’a apporté ?

Cela m’a apporté de la rigueur. J’ai compris que si j’avais des bons textes et que je joignais l’improvisation à cela, sais là que sa prendrait tout son sens et que cela deviendrait meilleur. J’ai réalisé que l’improvisation m’aidait dans mes shows parce que j’aime ça jaser avec le monde.

 

Comment trouves-tu la scène humoristique québécoise ?

C’est la seule que je connais. Ce que je sais, c’est que l’humour est un gros marché ici au Québec. On peut voir ces derniers temps; il y a quand même 43 spectacles présentés au même moment. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde puisqu’il y a le public pour ça.

 

Pour rester dans la thématique de ton spectacle, si tu devais mourir maintenant tu ferais quoi ?

C’est sûr que je ferais des choses avec mes proches. Probablement, j’irai faire un dernier tour de VTT. Je pense que je ne ferai rien dans mon salon. Ne rien faire, c’est mon sport préféré. J’aime me pogner le popotin, me gratter l’arrière-train en bon français. J’irai aussi au parc, pousser mes enfants dans une balançoire. Je préférerais faire des choses simples de la vie.

Crédit Photo: Marc-Olivier Lebrun\MatTv.ca

Correctrice: Émilie Senecal