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Entrevue avec Matt Smashers

Festival de Ska

©Maryse Phaneuf/MatTv.ca

Par: Ariane Coutu-Perrault

Joueur important dans la scène locale, principalement dans la communauté ska, Matt Smashers, guitariste et chanteur du groupe Planet Smashers et aux rênes de Stomp Records, il a accepté avec générosité de faire une entrevue pour parler entre autre du skafest.

Qu’elle est l’importance du Skafest pour vous et qu’elle impact cela a eu sur votre carrière?

Pour moi personnellement, je pense que c’est important, même si Stomp promeut le ska, quand le skafest est arrivé, je me suis dit enfin quelqu’un d’autre le fait aussi. Donc quand Val(fondatrice du skafest) a décidé de faire un festival ska. Toute seule, sans l’aide de Stomp. Elle a pris cette décision et a bâti le skafest par elle-même, et c’est vraiment cool ce qu’elle a fait. Et pour cette raison, je veux la supporter autant et du mieux que je peux. Et je sais que c’était dur de bâtir le festival, puisque les groupes internationaux peuvent avoir plus d’argent que le festival, comme beaucoup d’autres festivals, ne peut pas endosser. Le Festival de ska de Montréal est D.I.Y(do it yourself), cool festival qui prend place dans de petits bars avec une communauté tissée serrée. Val a créé se festival pour représenter en grande partie les groupes locaux, mais aussi des groupes émergeant au canada et à l’étranger. Elle a fait venir tellement de groupes avec qui nous n’aurions jamais joué ici. Grâce à ça, on se fait des amis un peu partout, comme l’ont fait plusieurs groupes locaux. De cette façon, nous avons la possibilité de jouer à Boston ou Détroit parce qu’on a des amis là-bas. Ça représente la scène locale d’une très belle façon.

Qu’elle est l’implication de Stomp au sein du Skafest?

C’est vraiment plus au niveau de support. On est vraiment ici pour eux, on veut que le Skafest continue. Je sais que Val, la patronne du festival, est maintenant maman et elle avait dit que la 10e année serait la dernière. Mais je vais la travailler pour que ce ne soit pas le dernier. Et si ça ne fonctionne pas, je vais faire à semblant qu’elle fait la 11e édition haha. Mais ça ne peut pas mourir. It just can’t! on doit le continuer d’une certaine manière, même si ce n’est pas de la même façon, quelque chose de similaire avec la scène qui l’a bâti. Il y a tellement de nouveaux bands, et ces bands émergeant ont besoin d’avoir un but comme joué au Skafest. Il y a beaucoup de bons groupes locaux qui sont en début de carrière, c’est important qu’ils puissent jouer dans un festival comme celui-ci.

D’après-vous, qu’est-ce qui mène un festival indépendant à se rendre à une 10e édition?

Je suis pas mal certain que les premières années pour Val n’ont pas été faciles, en fait je crois que c’était vraiment très difficile financièrement. Mais au fil des années elle a trouvé une façon de faire en sorte que ça fonctionne, et c’est une tragédie qu’elle ne veule plus le faire d’ailleurs, en fait si elle arrêtait puisqu’elle va continuer haha. Elle travaille maintenant avec les bons bars et les bons groupes j’espère vraiment qu’elle va continuer.

Au fils des années, vous avez jouez au Skafest mais aussi dans de plus gros festivals comme le 77 et le Rockfest. Comment l’expérience es-il différente ?

C’est complètement différent, jouer au skafest c’est faire partie de la communauté, un peu plus comme le Pouzzafest. Le Skafest est complètement indépendant même si Evenko et Greenland coprésente la soirée de ce soir. La raison est en fait une question de respect parce qu’ils ont beaucoup aidé à développer les Planet Smashers dans les années 90 et 2000, ils ont fait tout le travail pour nous promouvoir. Alors on veut respecter leur rôle et continuer de travailler avec eux, mais on veut aussi travailler avec les productions indépendantes. C’est politiquement un peu tricky mais ça semble être la bonne chose à faire, Nancy qui travaille chez Greenland a toujours eu les Planet Smashers a coeur depuis 1999. Elle nous a mis sur des tournées avec des gros noms comme Chixdigit, Gob, AFI, Sick of it all, Death by stereo, alors je dois respecter son travail. On a donc joint les forces entre le Skafest et les grosses ligues.

 La scène Ska Montréalaise a vécu une dure épreuve il y a quelques mois. Brian Smith (K-Man and the 45’s) est décédé. Quel effet cet événement a sur la communauté ska?

Le bon côté de la chose, c’est que ça nous rapproche. La cérémonie pour Brian était vraiment belle et impressionnante. J’aurais vraiment aimé qu’il voie ça! J’espère qu’il la ressentit. Ça me rend vraiment triste de penser qu’il ne savait peut-être pas combien de gens le respectaient, l’appréciaient et l’appréciaient, et pas juste en tant que drummeur. Ce qui était également très important, mais il travaillait aussi chez Steve et tout le monde le connaissait, n’importe quel musicien qui allait au magasin le connaissait… Merde que ça me rend fou qu’il soit parti, j’ai vu la beauté de cet homme, j’ai appris à le connaître et honnêtement je pourrais pleurer en ce moment à parler de lui. J’espère que j’aurais pu me rendre compte de son importance avant. Beaucoup de gens on comprit longtemps avant moi. J’en ai pris conscience, il y a peut-être un an, à quel point il était incroyable, j’aurais aimé m’en rendre compte plus tôt vraiment. Au début je le voyais comme le gars qui parle beaucoup au magasin de musique et qui a un drôle d’accent, mais avec le temps j’ai eu la chance de jouer avec K-man and the 45’s et de constater à quel point il était quelqu’un de bien, drôle, divertissant et qui ne se prenait pas trop au sérieux, mais toujours éthiquement bien, et positif, un bon drummer avec un énorme cœur, et il me manque beaucoup!

Vous avez sorti une nouvelle chanson cette semaine, est-ce que c’est aussi stressant, même après tant d’année, de sortir une nouvelle chanson après 4 ans?

Oh oui! Marc, le gars qui a fait le vidéo est vraiment très bon! je m’attendais à ce que ce soit vraiment mauvais, on a fait un soundcheck très rapidement, c’était la quatrième fois que je jouais cette chanson. À la fin je trouvais que j’avais joué pas si mal, je suis normalement très dure sur moi-même. Si je pouvais la rejouer chaque fois comme ça, je serais vraiment content. Je croyais qu’il y avait 3 caméras, mais Marc avait seulement une caméra. Il est vraiment impressionnant, il a fait ça super rapidement. Je crois que cette vidéo a plus de views que plusieurs de nos vidéos haha on devraient peut-être faire juste ça finalement.

Allez-vous la jouer ce soir?

Oui. Nous allons jouer Brain freeze et Can’t stop thinking about you. Ça semble générique, je sais mais et en fait ce l’est un peu haha mais c’est une chanson très énergique. Les autres chansons n’ont pas bien sorties durant le soundcheck donc nous allons donc les garder pour une belle ville au nom de Toronto.

Vous êtes allés en studio récemment, quand comptez vous sortir votre prochain album?

Nous avons terminé en studio, le mixe des chansons est terminé aussi, il manque quelques trucs ici et là, mais ça devrait être fini dans les prochaines semaines. L’album devrait sortir au mois de mai.

Juste à temps pour le Pouzza, pensez-vous y jouer?

Ohhh je sais pas, mais je connais des gens au Pouzza, on pourrait surement y jouer. Mais d’ici là, nous allons jouer aux États-Unis, notamment avec Mustard Plug pour revenir au Canada et faire des spectacles à travers le pays, ce qu’on a pas fait depuis 4 ans.

Est-ce que c’est toujours stressant, malgré l’expérience ?

Oh oui. Ce n’est pas stressant de sortir l’album, mais ce l’est de s’asseoir en groupe et de se dire bon les gars, il faut vraiment sortir du nouveau matériel, ça fait vraiment longtemps. C’est très épeurant de montrer une nouvelle chanson à quiconque. Au début, ce n’est pas très bon puis les autres la rendre moins mauvaise. Puis ensuite le technicien de son le rend encore meilleur, parce que nous ne sommes pas très bons en réalité. haha mais non je blague, mais on est vraiment dure sur nous-mêmes. L’Ego n’est clairement pas un problème au sein du groupe ! Ça fait peut-être partie de ce qui nous pousse à continuer, ça fait partie de qui nous sommes. Ce n’est pas juste d’avoir du plaisir et d’être honnête, mais aussi d’être content que le public nous suive.

Pour terminer , quel est votre meilleur souvenir du Skafest?

Ça va probablement être ce soir. Il y en a tellement, wow c’est dure à dire, il y a pleins de souvenirs qui me traverse l’esprit en ce moment. Mais je dirais que c’est quand j’ai appris que le Skafest allait avoir lieu, la première année. J’étais vraiment content d’apprendre que quelqu’un voulait créer ce festival. Je vais donc tout faire pour que Val le fasse encore

On attend donc avec impatience le nouvel album des Planet Smashers qui sera annoncé le beau temps!