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Engagé et romantique Francis Cabrel

Un concert qui n’est pas passé inaperçu

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©Véronyc Vachon / MatTV

Par : Marie-Claude Lessard

Pour célébrer la fête des Mères comme il se doit, Francis Cabrel s’est arrêté deux soirées à Montréal en mai dernier dans le cadre de sa tournée In Extremis. Près de six mois plus tard, il a posé de nouveau bagage chez nous pour un concert supplémentaire qui a ravi l’imposante foule rassemblée à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Visiblement, les fans québécois s’ennuyaient déjà de leur chouchou français, comme en ont témoigné les multiples « On t’aime, Francis ! » scandés tout au long du généreux spectacle de 120 minutes.

Aux alentours de 20 heures, Céleste Lévis, introduite par la voix préenregistrée de Cabrel, a pris d’assaut la scène pour une charmante première partie d’une vingtaine de minutes. Candidate de l’équipe d’Éric Lapointe lors de la troisième saison de La Voix, la chanteuse et guitariste originaire de Timmins en Ontario a interprété quelques pièces issues de son premier album. Accompagnée de deux autres musiciens à la guitare, celle qui possède un accent tout à fait craquant a affiché une belle assurance tout en exprimant sans gêne sa fébrilité et son excitation. Sa voix puissante a happé les spectateurs, spécialement pendant la livraison des titres Trouvez-moi belle écrite par Lynda Lemay et Avec le temps, une poignante reprise du classique de Léo Ferré.

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Après un bref entracte, un rideau rouge en velours s’est déroulé, et, armé de sa fidèle guitare, Francis Cabrel a fait sobrement son entrée seul en débutant avec La voix du crooner, une chanson qui a parfaitement donné le ton à la soirée avec des paroles comme « Ce soir, la scène est presque pleine. Il fera ses chansons anciennes dans sa dégaine de tombeur. » Les musiciens l’ont rejoint en peu de temps pour offrir un spectacle axé sur la musique et le pouvoir des mots. Heureux d’être là, il a, avec calme, laissé sa poésie parler pour lui. Pas de longues anecdotes, que des textes troublants tantôt fort engagés tantôt romantiques à souhait. Évidemment, entre deux chansons d’In Extremis dont le single Partis pour rester et Mandela, pendant ce temps, il a servi de vieux succès, au plus grand bonheur de tous les gens présents dans la salle. Puisque le nombre de titres marquants est assez impressionnant, il n’a pu interpréter toutes les mélodies qui jouent fréquemment à la radio, mais il en a proposées plusieurs dont l’adorable La fille qui m’accompagne, Assis sur le rebord du mondeL’encre de tes yeux et La cabane du pêcheur en compagnie de trois choristes.

Pour Petite Marie, Je pense encore à toi et Je t’aime, je t’aimais, je t’aimerai, Francis Cabrel a présenté de charmantes versions acoustiques qui permettaient au public de chanter avec cœur. Cela a donné lieu à de touchants moments. Outre son côté sensible, l’artiste a fait preuve d’un irrésistible sens de l’autodérision en se déhanchant sans gêne sur des relectures au rythme ondulant des pièces C’est écrit et La robe et l’échelle. Ces instants hilarants ont conquis le public, qui était alors plus apte à embarquer dans la lourdeur de la pertinente et saisissante La Corrida. Avant le rappel, le spectacle s’est conclu avec l’entrainante Sarbacane. Désireux de combler les spectateurs quémandant bruyamment une autre chanson à succès, Cabrel en a offert plutôt trois : Les tours gratuits, traitant du départ de ses enfants de la maison, Je l’aime à mourir et Rosie avant de quitter la scène satisfait.

In Extremis est présentement disponible en magasin. Pour plus de détails, veuillez consulter le site internet officiel de Francis Cabrel.

Crédit photo : ©Véronyc Vachon/MatTv.ca

Texte révisé par : Ho-Chi Tsui