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Discussions avec mes parents, la suite

Entretien avec François Morency 

© Photo officielle

Par Marie-Hélène Amyot

Jeudi dernier, au Cabaret Lion d’Or, avait lieu le visionnement de presse de la deuxième saison de la charmante série Discussions avec mes parents. J’en ai profité pour m’entretenir avec l’humoriste François Morency, l’instigateur de ce projet qui a touché les gens et ce, assez pour faire partie des 5 émissions finalistes pour le prix Coup de cœur de la 34e édition des prix Gémeaux.

Pour les amateurs de la série, je peux déjà vous dire que la suite de la première saison s’annonce aussi loufoque. Les membres de la famille Morency ont gardé leur sens de la répartie et l’humour qu’on leur connaît. Mais qu’en est-il de la vraie famille de l’humoriste et auteur?

Tout le monde est allumé et a un sens de la répartie spectaculairement efficace. Nous avons un humour assez commun. Quand on est ensemble, t’as aucune marge d’erreur. C’est-à-dire que si tu dis quelque chose qui n’a aucun sens, une stupidité, ou que tu réponds à une question de façon crétine, t’es décédé! Les autres vont sauter sur toi comme une hyène sur un zèbre qui boite. Tu vas pas t’en sortir, t’es faite!

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D’ailleurs, son frère Bernard et sa sœur Ginette étaient présents au visionnement. Leur sourire en disait long sur leur appréciation des épisodes diffusés lors de la soirée. Mais outre leur sens de l’humour, très présent au sein de la famille, j’ai demandé à François de me dire quelles étaient les plus grandes valeurs que ses parents lui ont légué.

Il y en a 2 séparées parce que mes parents étaient des individus très différents l’un de l’autre. Mon père c’est un gars très droit, pour qui tout ce qui est l’éthique de travail et le respect. C’était important pour lui de bien faire les choses. Il me faisait recommencer vingt fois des affaires qui pour moi n’avaient aucune importance. Genre tondre le gazon. Fallait quasiment que je mesure les brins d’herbe pour qu’ils soient égaux les uns aux autres. Mon père c’était ça. Ma mère c’était vraiment l’empathie. Quand on était au souper et qu’on riait de quelqu’un qui n’était pas là, elle n’aimait pas ça. Elle voulait qu’on rit du monde dans leur face. Elle ne voulait pas qu’on fasse de la médisance. Le côté généreux, attentif, empathie, c’est elle.

Lors de cette soirée médiatique, des fans de la page Facebook de l’humoriste, là où l’idée du projet est née, étaient présents. Leurs éclats de rire nombreux et spontanés furent rassurants. Lors de la rédaction du livre, duquel est tiré l’émission, est-ce que l’auteur croyait qu’il serait transposé à l’écran?

Je n’ai jamais pensé à ça. Je me suis dis « Faisons le meilleur livre possible! » Ç’a été tellement rapide! Ça faisait une semaine que le livre était publié que quatre producteurs m’avaient approché pour le développer. J’en choisi un, on développe. Je présente une moitié de développement à Radio-Canada. On me dit alors « Ok go ! T’es en ondes en novembre! » À ce moment-là, on était en novembre, mais j’avais juste trois épisodes d’écrits sur treize. Je n’avais pas d’équipe, pas d’acteurs, pas de décor, j’avais rien. Ça fait que ç’a été très rapide!

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Malgré la vitesse folle à laquelle les choses ont dû se faire, cela n’a pas amoindri le résultat final. Maintenant que l’émission est parmi les finalistes pour l’émission coup de cœur du public au prochain gala des prix Gémeaux, comment explique-t-il son succès?

C’est incroyable! De un, je me rend compte que les gens qui nous aiment, nous aiment vraiment! Deux, que la famille, ça parle. Moi je m’attendais à rejoindre les gens qui ont une famille similaire à la mienne. Là, je me rends compte que peu importe que les gens proviennent d’une famille éclatée, que ce soit des gens de différentes ethnies, de différentes religions, de différentes cultures, ça les rejoint tout autant que s’ils étaient dans une famille comme la mienne. Le point commun c’est la famille et la relation aux parents qui est la même pour tout le monde. C’est un mélange de confrontation de valeurs et d’affection. Tu essaies de jongler avec tout ça et c’est ce que la série dégage.

C’est effectivement une série qui témoigne de l’amour que François porte aux siens. Tendresse et taquineries sont au menu, bien entendu, pour la suite de cette série qui a charmé le public. Lors du dernier épisode, Jean-Pierre (Vincent Bilodeau) reçoit une réduction pour l’installation d’un système d’alarme. Attendez-vous à en rire un coup puisqu’il l’utilisera. Rollande (Marie-Ginette Guay) ne donne pas sa place quand vient le temps de prendre sa revanche, elle qui n’aime pas qu’on lui fasse faire le saut. Ce moment de télévision suscita une vive réaction des spectateurs au Lion d’Or. Et la complicité qui unit le principal protagoniste à son frère Raynald (Blaise Tardif) et à sa sœur Judith (Caroline Bouchard) donne lieu à des échanges toujours aussi délicieux.

Pour ne pas manquer le retour de Discussions avec mes parents, syntonisez Radio-Canada, dès lundi prochain le 9 septembre à 19 h 30. À noter qu’il y aura également des épisodes spéciaux pour l’Halloween et Noël. Et si vous désirez clamer votre amour pour la série, il est possible de voter pour le prix coup de cœur du 34e gala des prix Gémeaux.

Texte révisé par : Marie-France Boisvert