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Critique Cinéma : Seul sur Mars

Une mission des plus réussies!

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©20th Century Fox

Par Marie-Claude Lessard

3 ans après le plutôt mitigé Prometheus, le réalisateur Ridley Scott, qui est derrière l’incroyable succès Alien, revisite l’espace. Cette fois-ci, le retour s’avère heureux et fort intrigant. Drôle et accessible, Seul sur Mars, à défaut d’offrir une finale surprenante et haletante, réserve un spectacle visuellement splendide.

Matt Damon campe Mark Watney, un astronaute/botaniste en mission sur Mars avec 5 autres coéquipiers. Pendant une tumultueuse tempête, Watney est frappé de plein fouet par un satellite. Le croyant mort, l’équipage quitte de force la planète rouge sans lui. Or, Mark se réveille douloureusement quelques heures plus tard. Il doit alors faire preuve d’ingéniosité et mettre à profit ses compétences en science pour subsister indéfiniment et trouver un moyen de contacter la Nasa.

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©20th Century Fox

Adapté du best-seller d’Andy Weir du même nom, Seul sur Mars démarre en trombe. La prémisse fascine d’emblée. Le climat inquiétant s’installe graduellement, accroissant le suspense. Les stratégies employées par Watney captivent. Le scénario, bien ficelé, équilibre habilement moments tendres, amusants et éducatifs. Comme on s’y attendait, les effets spéciaux, impeccables et saisissants, impressionnent. Ceci dit, l’utilisation du 3D, totalement impertinente, ne propose rien d’alléchant hormis quelques vis qui virevoltent.

Dénuée de procédés stylistiques tape-à-l’œil, la réalisation étonnamment épurée de Scott contraste avec les décors grandioses, laissant ainsi toute la place à Matt Damon pour livrer une performance convaincante et engageante. Par contre, le script n’exploite pas suffisamment les répercussions psychologiques et existentielles qu’entraîne une telle situation critique. Oui, le sens de l’autodérision de Mark et son agacement face à la musique disco laissée par son commandant rendent l’homme sympathique, mais des crises de larmes et de colère l’auraient davantage humanisé. De plus, l’absence du personnage pendant une bonne partie du deuxième acte atténue le sentiment d’urgence et de danger, sa survie devenant de plus en plus évidente et, par le fait même, moins enlevante. En ce sens, les démarches entreprises par la direction de la Nasa, quoique enrichissantes, s’étiolent inutilement. Il faut quand même admettre que les personnages secondaires, même les plus effacés, sont interprétés avec aplomb.

Seul sur Mars est à l’affiche depuis le 2 octobre 2015.

Note: 8/10